Le cas Violette : entre Chien et loup

Violette, 8 ans, développe une phobie des chiens. Comment l’aider, pas à pas, avec des techniques très simples à dépasser sa peur ? 

Tout d’abord, je l’incite à dédramatiser. Puis, je lui propose  d’ “affronter “l’objet de sa peur d’une façon douce et très progressive. Premier pas : tenir un livre dans lequel on parle de chien (sans le voir sur la couverture).  Deuxième pas, regarder  de loin une photo de chien, tout en  apprenant à contrôler sa respiration. Troisième pas, dans un état de relaxation, je lui suggère de  visualiser la scène de sa rencontre avec un chien. Mes mots la guident. Au départ, il s’agit un tout petit chien, tenu en laisse. Petit à petit, il va grandir et se transformer en un énorme chien –  loup très gentil.

Un conte qui finit bien

Par ailleurs, lors d’une autre séance, nous écrivons ensemble un conte dont les actants sont une enfant et un chien. Et comme tous les contes, il finit bien. Nous décidons de l’illustrer, puis de le jouer dans une petite scène. Violette, en parfaite  confiance, prise dans le plaisir du jeu, verbalise quelques micro- traumatismes passés que je ne manque pas de stocker dans un coin de mon cerveau. De séance en séance, elle est plus joyeuse.Je ressens à quel point la créativité libère Violette.

Je me demande cependant s’il n’y a pas un « loup » (sans jeu de mots) derrière cette phobie. Un jour, Violette raconte, par le truchement de personnages, avec son langage, l’autorité de son père, sa crainte de ne pas correspondre à son désir, le poids de l’idéal de perfection qu’il fait peser sur ses épaules. Sans trahir les secrets de ma petite “patiente”, j’invite délicatement le père de Violette à changer son regard et son comportement. Chacun, dans la famille, peu à peu, (miracle de la  systémie) retrouve sa place.

Cet exemple est « bateau » mais il démontre à quel point la complémentarité entre les thérapies est importante. Qu’importe l’outil qui a « marché ». Le résultat est là : Violette n’a plus du tout la phobie des chiens. Elle en a même adopté un. En peluche. Et cerise sur la thérapie, elle se sent mieux auprès de ses parents.