Le mal de pierre, de Nicole Garcia. On croirait une adaptation d’une œuvre de Flaubert ou Maupassant. Il faut dire que la merveilleuse et sensible Nicole Garcia est très classique tant le choix de ses thèmes que dans leurs traitements. Tiré du roman Mal di pietre de Milena Agus, ce film romanesque et fantastique, tout en flashback, n’en demeure pas moins touchant.
Gabrielle (Marion Cotillard) semble border – line oui bi-polaire ou hystérique. Sensuelle, exaltée, extrême. Cela dérange. On la considère comme folle. Elle fait peur à sa mère (Brigitte Roüan) qui la menace de l’interner et finalement la marie à José (Alex Brendemühl), un employé agricole catalan. Il a de l’avenir : il veut devenir maçon. Gabrielle ne l’aime pas et lui dit. Alors, José va voir des prostituées. Malheureuse auprès de ce mari, elle rêve que de « la chose principale » : vivre une passion dévorante et réciproque.
Projection de l’héroïne
Elle part soigner son « mal de pierre » (calculs rénaux ou colites néphrétiques) dans une station thermale en suisse et tombe sous le charme d’un bel officier, André Sauvage (LouisGarrel) qui a contracté une maladie lors de la guerre d’Indochine. Ses jours sont comptés. Ils fuiront ensemble, elle en est certaine.Une relation naît de cette rencontre puis, le spectateur apprend (par une pirouette improbable et maladroite) que ce n’était qu’une projection de l’héroïne, un fantasme. Un rêve. André et José semblent aux antipodes. Pourtant, tous deux ont connu l’horreur de la guerre (métaphore de la virilité). Pour l’un, il s’agissait d’un engagement militant, pour l’autre, d’un métier. Les deux hommes cristallisent deux conceptions de la relation de couple : l’un est dans la fulgurance, l’autre, dans la construction. C’est cette seconde, plus modeste, raisonnable et bien réelle, qui triomphera.
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=n2D_0kTs4cE