La différence entre le développement personnel et la psychothérapie est subtile. Dans une démarche holistique, les deux méthodes peuvent se combiner.
Le développement personnel (le coaching) répondrait davantage à un besoin d’épanouissement, immédiat et identifié, la psychothérapie à une souffrance, une blessure ancienne et enfouie. Ainsi, le premier s’intéresserait d’abord au futur et le second au passé. Le client en développement personnel serait dans une quête existentielle,le « patient » en psychothérapie dans une démarche de « guérison ».
C’est une question de demande. Si une personne souhaite apprendre à gérer sa timidité lors de ses prises de parole en public, le développement personnel lui conviendra parfaitement. En revanche, si elle a une pathologie identifiée et souhaite, par exemple, se débarrasser de crises d’angoisse invalidantes, la psychothérapie sera plus indiquée. C’est une question de curseur. Il faut savoir le placer à la bonne distance. Certains clients/patients savent déjà ce qu’ils désirent. Celui qui franchit votre porte pour du développement personnel, vous n’allez pas d’emblée l’orienter vers un travail d’introspection, vers sa part d’ombre. C’est de lui-même qu’il pourra confier une problématique plus enfouie. Lorsqu’il sera prêt. C’est une question de posture : en début de séance, le praticien se doit de bien définir son cadre afin de sécuriser la personne. C’est une question de bon sens : on ne prend pas en charge de la même manière celui qui vient pour une raison objective, un traumatisme récent (victimes d’attentats, d’accidents de voiture, deuil d’un proche…) que celui qui décrit un malaise existentiel.
Du comment au pourquoi et réciproquement
Le thérapeute intégratif (celui qui intègre plusieurs méthodes apparemment antinomiques) jongle avec aisance entre les deux pratiques : du « comment » en développement personnel (coaching et thérapies courtes) il glissera, avec l’accord de la personne, vers le « pourquoi ». Et du « pourquoi » de la psychothérapie, il bouclera le travail sur du « comment ». Il considère même qu’une thérapie comportementale est complémentaire d’une thérapie à orientation analytique..
Pour schématiser : un client consulte pour un mal-être au travail. Nous allons le « coacher » pour qu’il puisse affronter son boss, communiquer avec ses collègues, révéler ses potentiels. Cependant, c’est souvent le cas, si ce mal-être correspond à un mal-être plus profond, fait écho à son enfance, à des nœuds névrotiques, il pourra enchaîner sur un travail psy, à la source. Car le risque serait de conditionner la personne, de la laisser baigner dans un « faux self », s’identifier à sa fonction (« je gère mon boulot »), sa « persona », en occultant sa vraie personnalité, son « soi ». Et l’inverse est vrai : une psychothérapie pourra être appuyée ou prolongée par des séances de développement personnel, histoire de bien ancrer les prises de conscience et de les transformer au quotidien.