Souvent, nous avons l’impression de subir ce qui nous arrive, d’être impuissant. Nous prenons alors une posture de victime. Déjà, les stoïciens, et ensuite Schopenhauer, croyaient en une sorte de force aveugle. Un peu comme la pulsion freudienne qui nous empêche de décider de notre sort (le schicksal/destin).
Ce genre de croyances peut prendre sa source dans les générations antérieures. Nous identifions une événement présent en lien avec le passé « les femmes me quittent toujours et d’ailleurs ma mère a quitté mon père ».
Une croyance peut, à un moment donné être nécessaire, nous aider à traverser des épreuves. Mais il ne faut pas qu’elle devienne une répétition inhibitrice.
Le nourrisson pressent que sa survie va reposer sur sa capacité à satisfaire le désir de ses parents. Ensuite, l’enfant, l’ado et l’adulte vont répéter cette croyance : je dois satisfaire mes proches, mes patrons, mes amis, sinon, je ne serai plus aimé.
Jouer la victime, se faire plaindre, se déresponsabiliser peut permettre paradoxalement de prendre le pouvoir sur ses proches. Certains éprouvent même une certaine satisfaction à se tromper, perdre, être infantilisé, régresser dans la position de l’enfant impuissant face à son bourreau.
Prendre ses responsabilités, savoir dire non, est angoissant, cela induit de prendre le risque de déplaire et de se confronter à ses propres limites.
Certains, tombent dans un autre excès : l’hyper contrôle. N’avez-vous pas rencontré des personnes qui planifiaient leur vie au quart d’heure près ? Aucune place pour l’imprévu, la fantaisie. Si nous désirons reprendre les rênes de notre vie, nous devons accepter de ne pas tout contrôler. Pas si simple.
Voici 5 étapes à considérer pour identifier ce qui nous freine et se donner les moyens d’y remédier
Se distancier émotionnellement en changeant de temporalité. Si j’étais en train de mourir et que je me retournais sur ma vie, quelles décisions prises jusqu’à aujourd’hui me sembleraient pertinentes ? Regrettables ? Il est primordial de cerner ses erreurs et ses réussites. Quelles « leçons » pouvez-vous en tirer ? Comment remédier à ses erreurs et se féliciter de ses réussites ?
Ecouter ses voix intérieures. L’une, personnelle, exprime nos besoins et nos désirs authentiques (notre soi). L’autre exprime les besoins et les désirs que les autres (la famille, la société) ont imaginé pour nous (la persona), elle est parfois un véritable dictateur ou saboteur interne. Laquelle des deux privilégions-nous ? Nos envies sont-elles freinées systématiquement par la voix critique ou sommes-nous ne capacité d’écouter aussi celle du désir ?
Faire face à l’imprévu. L’imprévu est toujours déstabilisant. Les anxieux auront tendance à tout sur contrôler et, du coup, à se fermer aux opportunités. Les fatalistes ou les inhibés, n’arriveront pas à choisir la direction. Prendre sa vie en main suppose que nous gardions le contrôle mais en harmonie avec nos valeurs et nos objectifs.
S’affirmer. Exprimer ses valeurs, ses besoins, ses désirs, ses envies, ses élans sans céder à la pression et à l’agressivité est l’idéal: c’est la juste affirmation de soi. Elle permet de choisir en adulte responsable. Eviter l’affirmation agressive : exprimer ses besoins c’est prendre aussi en compte les besoins des autres. Eviter également l’affirmation passive : je n’exprime pas clairement mes besoins et je reproche aux autres de choisir à ma place.
Accepter les compromis. Etes-vous capable de prendre l’autre en compte ou bien passez-vous en force, en solitaire, dans l’égoïsme ? Accepter le compromis, c’est exprimer clairement ses besoins mais aussi être empathique : comprendre et accueillir les besoins des autres.