Le burn-out est un symptôme d’épuisement professionnel. Emotionnel et mental.
De plus en plus de “patients” craquent parce qu’ils surinvestissement trop le travail et d’autres parce qu’ils se sentent dévalorisés, inutiles.
Dans l’imagerie sociale, Il est moins « honteux » d’être un cadre en burn-out (”il ne comptait pas ses heures !“) qu’un chômeur en dépression. Et pourtant qu’importe la cause, les conséquences sont les mêmes.
Poussée par le stress, la pression (de la hiérarchie, des commandes), la conscience professionnelle, l’ambition, le désir d’être irréprochable, de tout contrôler, et très souvent la hantise de perdre son emploi, la personne est prise dans une spirale de « travailler plus » et puis, tout à coup, elle se désengage, perd confiance en elle et dans les autres. C’est le choc.
Le burn-out menacerait particulièrement les personnes qui amalgament estime de soi et performance professionnelle. Si le job est responsable du burn-out, il peut contaminer la vie privée (« Mon mari désabusé ne supporte plus sa famille »), ou même révéler un dysfonctionnement ailleurs « Il est fragilisé au boulot car sa femme veut divorcer »).
Les valeurs paradoxales
Beaucoup de « patients” parlent de perte de sens. Quoi de plus normal lorsque l’entreprise cultive, par exemple, les injonctions paradoxales ou plutôt les valeurs paradoxales.
En effet, les valeurs, souvent, sont décrétées mais pas vécues. Coquilles vides. Imposées, elles relèvent de l’incantation et sont solidaires d’un fonctionnement coercitif. Le « reporting » à outrance, les entretiens d’évaluation, par exemple, sont incompatibles avec les valeurs de confiance et d’innovation. La valeur “engagement”? (mettre de soi dans son job, s’impliquer). Si elle n’est pas suivie d’effets (reconnaissance, augmentation), le salarié se décourage et va exercer ses talents ailleurs, au sein d’une association à son image ou crée un blog de développement personnel.
De même, l’esprit de compétition généralisé est l’antithèse de l’esprit d’équipe. Enfin, les entreprises prônent la créativité et la perfection. Cependant, elles surchargent de plus en plus leur salariés de tâches annexes, chronophages, sans valeur-ajoutée, comme le reporting à outrance. Pris dans une nouvelle routine, débordés, ces derniers finissent par faire des erreurs, à faire passer la quantité avant la qualité et non plus le temps de réfléchir. Le serpent se mord la queue.
L’idéal du “moi” touché
Pire : des salariés s’effondrent car leur hiérarchie leur ordonne de licencier des collaborateurs ou de gruger des clients. Ces “missions” ne correspondent pas à leurs convictions profondes. S’ils n’acceptent pas de fermer les yeux, ils démissionnent. S’ils acceptent, même sur une courte période, ils tombent malades ou tentent de se suicider. C’est “l’idéal du moi” qui est touché. L’intégrité.
Certaines entreprises mettent en place des numéros verts d’aide psychologique pour leurs salariés ou des séances de méditation. Par perversion, obligation ou pour se donner bonne conscience. Alors que c’est l’organisation qu’il faut changer.
L’ennui, la perte de sens : le bore-out
D’autres “patients” ressentent ennui et humiliation. Au point de développer une maladie auto-immune. Pas d’espace pour développer leurs potentialités, leur imagination, leur créativité. “j‘étouffe, je manque d’air”. Ils se sentent chosifiés, méprisés, inutiles. C’est ce qu’on appelle le bore-out”.
Souvent “placardisés”.“On me donne des tâches ingrates qui n’ont pas de rapport avec mes diplômes et mes goûts” ou pire “On ne me confie plus rien, je n’ai rien à faire. Ils attendent que je craque”. Cela s’appelle une “vidage de poste”. Relire à ce propos l’excellent roman de Delphine de Vigan “ Les heures souterraines”.
Grosse fatigue ? Insomnie ? Boulimie ? Emotions exacerbées ou au contraire assèchement émotionnel ? Repli sur soi ? Pensées négatives ? Conflits à la maison ? Mal de dos ? Il est urgent de consulter.