Les entreprises regorgent de personnalités toxiques ou du moins malveillantes. Vous savez celles qui vous dévorent votre énergie, vous dénigrent ou vous tiennent en état de dépendance, celles qui voient toujours le verre à moitié vide. Le management par la peur, la pression des résultats sont un terreau fertile pour qu’elles se développent, poussant les collaborateurs à la démission ou au burn-out. Comment les repérer ? Comment les supporter sans déprimer ? Vous imposer ?
Ecoutez vos émotions, vos ressentis corporels. Si vous êtes mal à l’aise en présence d’une personne, il y a peut-être anguille sous roche. Evidemment il ne s’agit pas de devenir parano mais de faire confiance à ses sensations. Des signes ? La personne suscite des réactions contradictoires, soit on l’adore, soit on la déteste ou bien, elle utilise toujours un vocabulaire négatif.
La première chose à faire est d’en prendre conscience. Posez-vous des questions avec objectivité : est-ce moi qui interprète mal les réactions des autres ? Ces réactions sont-elles inacceptables ? Cette personne se comporte-t-elle mal avec tout le monde ? Ou suis-je son bouc-émissaire ? Souvent, la confrontation avec une personne malveillante, même si je ne le souhaite à personne, permet de mieux se connaître, de grandir, de se transformer. Demandez-vous toujours : qu’est-ce que cela réveille en moi comme émotions ? Qu’est-ce que je projette sur cette personne pour que cela m’affecte à ce point ?
Votre collègue hyper sympa retourne sa veste ? Si vous ne pouvez pas changer les autres, vous pouvez changer votre manière de voir les autres. Vous n’êtes pas censés les aimer et eux non plus. Il y a sans doute d’autres personnes plus saines à fréquenter dans l’entreprise.
Vous avez l’impression que votre chef est avare de compliments et traque vos erreurs ? N’attendez pas de lui qu’il vous encourage et ne cherchez pas sa reconnaissance s’il ne veut pas vous la donner. Cela ne remet pas en cause vos compétences, son comportement lui appartient. Le danger : chercher dans le travail une reconnaissance que vous n’avez pas ailleurs.
Vous avez l’impression qu’il est très injuste avec vous ? Prenez votre courage à deux mains et provoquez un rendez-vous plutôt que d’attendre l’heure de l’entretien annuel. Car si vous ne vous affirmez pas devant lui, vous allez perdre toute estime de vous. Prudence toutefois : ne l’attaquez pas de front en l’accusant mais exposez ce que vous ressentez d’une manière calme et claire, dites « je ». Pratiquez la communication non violente.
Vous avez l’impression qu’il vous harcèle ? Son arme : la déstabilisation. Les pervers et les manipulateurs s’arrangent toujours pour vous faire douter de votre propre intégrité. Mais ils n’ont de pouvoir que celui qu’on leur prête. Ce sont le plus souvent des personnes en souffrance. Surtout, ne vous positionnez pas comme une victime. Protégez-vous ! Dans un premier temps, il vaut mieux se taire car ce chef est sans doute intelligent et aura tendance à retourner vos arguments contre vous. Avant de vous défendre, élaborez une stratégie. Vous pouvez utiliser l’humour pour couper court à la conversation. Ne parlez pas de lui quand vous n’êtes pas au travail. Plus vous parlerez de lui, plus il s’installera dans votre tête. Il n’en vaut pas la peine !
Il ne réagit pas ? La situation s’empire ? Parlez- en à la DRH, au médecin du travail. Demandez votre mobilité, essayez de trouver un job ailleurs. En posant des actes, vous sortirez la tête hors de l’eau. Exemple : Géraldine a rejoint le syndicat de sa boite et du coup, d’une part, s’est sentie plus forte, plus épaulée, d’autre part, a trouvé un sens à son job. Les idées que son chef ne prenait jamais en considération, elle a pu les mettre au service d’une cause de justice et d’égalité qui lui tenait à cœur.
Repérez ce qui a du sens pour vous, justement. Travailler sur vos valeurs. Qu’est-ce qui me rend véritablement heureux ? Me donne envie de me lever le matin et de me défoncer ? Quand nous prenons conscience de nos qualités, nous sommes plus à même d’affronter la situation, avec humour, recul. Bien se connaître permet de se concentrer sur nos qualités pour avancer en toute confiance. N’oubliez pas de porter en toutes circonstances un regard positif sur vous et les autres. Reprogrammer votre créativité : elle aide à transformer les émotions négatives.
Apprenez à défusioner, à vous désidentifier de votre entreprise. Votre vie ne se réduit pas à votre job. ’( JE SUIS assistante, JE SUIS responsable des Achats, JE SUIS médecin…). Acceptez de ne pas être considéré ici à votre juste valeur et engagez-vous ailleurs. Si vous n’avez pas de signe de reconnaissance de la part de votre environnement professionnel, ne le mendiez pas. Ne plus subir pour être heureux ! Exemple : Joseph, très créatif et énergique avait toujours rêvé de faire du théâtre. Il vient de s’inscrire dans une compagnie et quitte son bureau tous les soirs à 18h, sans culpabilité. « Avant, je partais dans les derniers afin de me faire bien voir. Maintenant, ma vie est ailleurs ».
Vous pouvez aussi mettre votre énergie dans une reconversion. Exemple : Isabelle suit une formation en coaching le week-end. « Ce n’est pas fatigant car passionnant et mon premier job est devenu alimentaire. Je n’y mets plus d’affect. Je sais que bientôt, je m’installerai et accueillerai mes premiers clients ».