C’est parce que mes patients avaient pratiquement tous un profil d’hypersensible /atypique, se considérant parfois comme surdoué/zèbre, que j’ai décidé de me former dans ce domaine*, il y a plus de dix ans.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de figer les personnes dans des cases (et en l’occurrence, ces patients détestent les cases).
Mais il est essentiel de valider le potentiel des hypersensibles/atypiques, de les motiver à reconnaître, accepter et transformer leur sentiment de différence, à se protéger de leur tendance à l’auto-sabotage. Qu’ils se déclarent zèbres (« surdoués atypiques) ou pas, les protocoles pour les accompagner sont les mêmes.
Lire aussi : 10 questions zébrées
Vous êtes peut-être une personne hypersensible/atypique si vous vous reconnaissez dans la plupart de ces caractéristiques (et de ces paradoxes) :
- Vous êtes tout le temps en train de réfléchir, de trop penser.
- Vos idées fusent.
- Créatif, curieux, vous êtes avide de découvertes, d’innovations.
- Vous avez un sens aigu de l’observation
- Très sensible, émotif, vous réagissez pour un rien.
- Ou, au contraire, vous avez l’impression de « taire » vos émotions, d’être coupé de vos sensations corporelles, clivé, de porter un masque pour mieux vous intégrer à votre environnement.
- Vous abordez le monde de façon originale, non conformiste ou maladroite et ne savez pas toujours aller à l’essentiel.
- Vous vous dénigrez et un sentiment d’imposture vous traverse l’esprit.
- Vous ressentez les émotions des autres, vous êtes hyper-empathique et intuitif.
- Vous ne supportez pas la hiérarchie, l’autorité.
- Vous êtes altruiste.
- Vous avez soif de justice.
- Vous recherchez les relations authentiques, le lien à l’autre est vital même si vous êtes exigeants.
- Votre force de travail est illimité, vous êtes perfectionniste quand le sujet vous intéresse, sinon, au contraire, vous décrochez vite.
- Vous utilisez l’humour cinglant.
- Trouver du sens à vos missions, votre vie, est nécessaire.
- Facilement anxieux, triste, vous avez aussi la capacité de vous émerveiller facilement.
- Une impression de vide, d’enfermement vous traverse parfois.
- Une grande lucidité vous rend modeste.
- Vos sens sont exacerbés.
- Vous êtes facilement stimulé et stressé.
- Vous êtes parfois dépendant du regard de l’autre.
Sauter du corps à l’âme
Pour certains spécialistes, l’hypersensibilité et l’atypie seraient socio-culturelle, dépendraient de l’histoire de vie du patient, pour d’autres, neurologique et héréditaire. Les thèses évoluent en fonction des découvertes en neuro – sciences.
Chacun est unique et l’histoire de vie, l’environnement, le milieu socio-culturel, l’éducation, les liens d’attachement précoces sont évidemment toujours à prendre en considération. L’hypersensibilité, en particulier, pourrait être souvent un mécanisme de défense, un symptôme comme l’insomnie, la boulimie, l’addiction…
- Tout le monde naîtrait avec un potentiel élevé et/ou une haute sensibilité ? Puis, au fur et à mesure du développement, un processus « d’élagage » freinerait le foisonnement neuronal, sauf pour 10 à 15% des personnes. La plupart d’entre nous n’exprimerions qu’une infime partie de nos capacités. De même, la sensibilité initiale s’éroderait lorsque nous nous adaptons au monde, ou au contraire, s’exacerberait à cause des expériences douloureuses (hyper vigilance, par exemple, des enfants maltraités).
- L’hypersensible/atypique ( surdoué/zèbre )auraient des perceptions intenses, des réactions extrêmes, une pensée systémique, en arborescence : chaque idée donnant naissance à une multitude d’autres, il fonctionnerait par associations d’idées, ce qui le rendrait très imaginatif, innovant et …difficile à suivre. Cette pensée en arborescence est actuellement remise en cause.
- Les connexions neuronales seraient plus élevées et plus rapides que chez les « normaux pensants ». Le Haut-Potentiel analyserait et synthétiserait un grand nombre de données en même temps.
- Il aurait également un déficit de l’inhibition : Il intégrerait les infos sans toutes les trier. Ainsi, il est difficile pour lui de faire des choix ou de hiérarchiser des idées et de se concentrer.
- Les neurones miroirs : situées dans le cortex frontal inférieur du cerveau et très proches de la zone du langage, elles sont plus spécifiquement liées à l’empathie et à notre capacité à recevoir, traiter, et interpréter les émotions de nos semblables. Chez l’hypersensible, l’activité serait continue et très présente depuis l’enfance.
- L’insula : avez-vous entendu parler de cette petite structure cérébrale, située dans le cortex insulaire, liée au systèmelimbique ? Siège de la conscience, elle concentre la majeure partie de nos pensées, intuitions, sentiments et autres perceptions. Elle serait plus active chez l’hypersensible/atypique ?
- Le cerveau droit : Christel Petitcollin évoque un « câblage neurologique différent ». Alors que les « normaux pensants » traiteraient l’information avec leur cerveau gauche, de manière méthodique, logique et analytique, le Haut Potentiel, utiliserait plutôt son cerveau droit. Il privilégierait l’information sensorielle, l’intuition et même l’instinct. Cette distinction cerveau droit/cerveau gauche est remise en cause actuellement. Il semblerait que cela soit plus complexe que cela !
- La régulation des neurotransmetteurs de l’humeur et de la récompense (sérotonine, dopamine) serait inégale d’une personne à l’autre.
Comment vous guider dans la savane ?
En libérant la parole, le corps, la créativité, je vous encourage à :
- Assumer vos belles différences et les transformer en atouts.
- Retrouver l’estime de vous-même.
- Retrouver votre être véritable et vous débarrasser du faux-self.
- Renouer avec vos sensations.
- Apaiser votre mental, lâcher prise.
- Canaliser votre hyper énergie émotionnelle, sensorielle, intellectuelle, physique et en faire une formidable alliée.
- Vous reconnecter à vos valeurs, vos talents, identifier ce que vous aimez vraiment afin de le mettre au cœur de votre vie.
- Cultiver l’empathie, l’intuition.
- Comprendre et interpréter les besoins qui se cachent derrière vos émotions.
- Revisiter votre histoire de vie sous l’angle de ce nouvel éclairage.
- Travailler sur la culpabilité et la honte de se sentir compliqué, en décalage, « trop » et « hyper »…
J’utilise des outils issus :
- de l’art-thérapie,
- la méditation pleine conscience,
- la gestalt thérapie,
- le psychodrame,
- les techniques théâtrales,
- la psychologie positive.
Je co-anime des week-end sur le thème de l’hypersensibilité.
Confier ses « différences », ses difficultés et ses réussites, au sein d’un groupe bienveillant, et trouver ses pairs est très salvateur.
* J’ai été formée à l’accompagnement des hyper-sensibles/Hauts Potentiels par les créatrices de « Ressourcement zèbres ». J’aide mes patients hypersensibles/atypiques à comprendre leur souffrance et à se révéler.