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Trouver sa juste place

 « Mûrir, c’est trouver sa place dans le monde » (Emmanuel Mounier).

Pour se sentir exister pleinement, en famille, dans le couple, au travail, dans un groupe d’amis, il est essentiel de se sentir à sa juste place. Il ne s’agit pas de la « garder » contre vents et marées mais d’avoir toujours une place dans laquelle nous nous sentons bien et accepter d’en changer, au fil du temps, de se dé-placer. Sortir de sa posture d’Enfant et devenir un Adulte responsable.  

Déjà, être à sa place dans l’espace ne va pas de soi. Comme l’explique Claire Marin dans son ouvrage « Etre usa place », dès la cour de récréation, les garçons et les filles n’investissent pas les mêmes endroits.

D’ailleurs, pour la philosophe, être à sa place relève d’un sentiment intérieur plutôt que d’une position géographique. Changer de lieu pour se révéler, procède souvent de l’illusion. Il y a néanmoins un plaisir du dé-placement : investir un nouvel espace peut engendrer des idées neuves, nous dépayser.

Entre sûreté et liberté

Nous naviguons toujours entre l’envie d’ancrage (la place que nous avons depuis toujours) et l’envie d’ailleurs (une nouvelle place). Entre sûreté et liberté. Et de toutes façons, nous pouvons toujours choisir de nous échapper, par l’imagination.  Eloge de la fuite !

Claire Marin cite Virginia Woolf qui évoque « la chambre à soi », un espace qui nous autorise à être nous-même, un espace de « temps à soi ». Un lieu à part, intime. Elle cite également Annie Ernaux, auteur justement de « La place »,  qui parle de « vrai lieu », une manière de se sentir authentique.

Trouver notre place, c’est nous ajuster tout le temps, ce qui correspond à une insécurité fondamentale. Nous avons peur d’être déplacé, remplacé. « Reste à ta place »,  » se faire une place », « avoir une bonne place » , « remettre quelqu’un à sa place », ces expressions communément utilisées dénotent que la place se prend par rapport aux autres. Nous essayons de trouver la bonne distance spatiale, sociale, culturelle, symbolique.

Le faux-self

 Les « people pleasure », les hypersensibles, en particulier, en décalage constant avec leur environnement, adoptent une posture de « faux self », mimétique pour plaire à tout le monde. Etre dans le moule, ne pas faire de vagues semble, paradoxalement, leur façon d’être à leur place. Ils ne prennent pas position, acceptent des postes trop étriqués, aiment jouer les sauveurs. Certains encore sont convaincus qu’ils ne méritent pas leur place et qu’un autre la mérite davantage. Ils se vivent comme des imposteurs, s’excusent de tout à tout bout de champ. Ils sont capables de refuser un compliment, une promotion. Perfectionnistes, procrastinateurs, ils ne se jugent jamais à la hauteur et s’auto-sabotent.  Certains enfin jouent indéfiniment le même rôle (le leader, l’amuseur, la victime…). Au risque qu’un jour, leur carapace se craquelle : ils ruminent leurs frustrations, explosent et sont capables de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Les liens d’attachement, l’éducation

La difficulté de prendre sa juste place procède très souvent des liens que le bébé crée (ou pas) avec ses figures d’attachement. S’il se sent en sécurité, aimé, il trouve naturellement  sa place. Celui en revanche dont le lien d’attachement est insécure (mère en deuil, en dépression…), peut se sentir rejeté, abandonné. Il n’est pas à la « bonne place ».

En grandissant, en développant ses capacités d’empathie, vers 3/ 4 ans, l’enfant réalise que les autres pensent et agissent différemment de lui. Il doit alors s’affirmer dans sa famille, au sein de son éventuelle fratrie. Cela se fait harmonieusement lorsque ses parents sont attentifs à ses besoins. Il se sent reconnu, il mérite qu’on lui porte de l’attention. Flexible, il apprend à s’adapter, à passer aisément d’une place à l’autre. Adulte, il aura en principe confiance en l’autre à moins qu’il ne rencontre des personnes « insécures » qui le mettent en difficulté (conjoint ou manager toxiques…) mais en général, il tirera son épingle du jeu.

Lorsque sa famille est dysfonctionnelle, l’enfant peut être « triangulé » : les parents le font entrer dans leur relation, l’amalgame à leur pathologie. Il peut se sentir « mauvais », sans valeur. Inconsciemment, il sait qu’il n’est pas à sa place. Il va alors soit s’opposer, soit se dévaloriser et valider ainsi les jugements négatifs portés sur lui. Adulte, il peut se figer dans cette posture qui devient un comportement automatique.

Les freins

Plus généralement, une éducation autoritaire et son cortège d’injonctions, le culte de la perfection, un frère ou une sœur qui captent toute l’attention, un sentiment de honte ambiant (souvent corrélé à des secrets de famille), un sentiment d’illégitimité (névrose de classe, par exemple), les loyautés familiales comme la crainte de trahir son milieu d’origine, un parent qui nous a considéré comme son médicament (l’enfant soignant…), il y a plein de raisons ancrées dans nos névroses familiales qui nous empêchent de prendre notre juste place.

Cependant, parfois, la place que nous occupons malgré nous va orienter agréablement la suite de notre parcours. Elle nous oblige à sortir des sentiers battus, à évoluer d’un monde à l’autre. Il faut une violence symbolique, insolente, pour s’extirper de son milieu. Pérec, également cité par Claire Marin,  le résume parfaitement « Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. Prendre le risque de changer de place, c’est prendre celui d’être balloté par des vents contraires et d’échouer en terra incognita, prendre le risque de découvrir et d’être surpris par ce qu’on découvre ».

Se libérer de ses schémas  

 Prendre sa place, c’est adopter une posture d’adulte, savoir dire non, s’extirper de sa partie « enfant », oser choisir un autre chemin, d’autres valeurs que celles rêvées pour nous par les autres.

Repérer nos comportements répétitifs, identifier leur origine, est un premier pas pour s’en libérer. Avec l’aide de votre thérapeute, vous pourrez démonter la mécanique de vos croyances et poser des actes qui petit à petit deviendront de nouveaux comportements, plus adaptés à l’ici et maintenant. S’entrainer à donner votre avis, à réfuter un argument, à dire non mais aussi en s’appuyant sur :

  • La métaphore de l’enfant intérieur afin de ressentir de l’empathie pour nos parties blessées, apaiser nos blessures traumatiques et faire surgir davantage l’Adulte en nous.
  • La Gestalt à travers la « chaise brûlante » : faire dialoguer nos différentes parties (enfant/parent ou corps/cœur/esprit)
  • La matrice de la thérapie ACT et s’engager à faire des petits pas en faveur de nos valeurs, notre raison d’être.
  • La  cartographie de la Logique Emotionnelle : agir en conscience, ralentir, pour mieux répondre à ses besoins/désirs de sécurité, d’identité et de sens.
  • L’Analyse Transactionnelle : noter les signes de reconnaissance positifs que les autres nous témoignent et en demander
  • La « ligne de vie » inspirée de l’ICV : noter les grandes étapes de notre existence et repérer les rôles que nous avons endossés pour être acceptés et trouver comment les dépasser

 

 

Des fêtes et des défaites

 C’est la trêve des confiseurs. Une semaine irréelle entre deux réveillons. Comme un voyage en train entre deux lieux. Une espèce de no mans land. Le temps s’étire, suspend son vol. Les fêtes marquent la fin de l’année et nous renvoient inévitablement à notre enfance et exacerbent nos émotions.

Pour certains, Noël est l’occasion annuelle de célébrer la famille, l’esprit du clan : une tablée harmonieuse, la dinde goûteuse, les cadeaux délicatement choisis, les enfants radieux, les rituels incontournables. Même si, par moment, ils ont peut-être rongé leurs freins, fait bonne figure, pris de la distance, se sont réfugiés dans leur bulle pour « supporter ».  En tous cas, ils ont évité les sujets qui fâchent, se contentant de parler de la pluie et du beau temps, et se sont placés à l’autre bout de la table pour fuir la « tante catho, donneuse de leçons ».

Les plus zen ont décidé de vivre Noël plutôt en conscience, de savourer l’instant présent, de s’attarder sur les moments positifs, de créer du merveilleux. La fameuse « magie de Noël ». Au nom d’un désir d’harmonie, ils ont orchestré les réjouissances, accordé un temps d’écoute et de parole à chacun, ont trouvé « le » présent adapté, déclaré sincèrement leur amour et pris les invités dans les bras. Rien de tel qu’un câlin pour resserrer les liens !

Pour d’autres, Noël est l’heure des bilans, des regrets, des frustrations, des règlements de comptes. -Je repense toujours au film « Conte de Noël » d’Arnaud Despléchin, si juste. – Ils ont ruminé leurs déceptions, l’absence d’un être cher, les reproches de l’oncle un peu éméché ou la réitération des conflits parentaux. Ils ont explosé, pété les plombs et déterré les « secrets de famille ».

Peut-être même souffrent – ils de natalophobie (phobie de noël) ? Cette anxiété se manifeste par un sentiment de solitude, de différence, de tristesse, même s’ils sont entourés ; le retour  de mauvais souvenirs : les retrouvailles ravivent les rancoeurs ou les blessures passées (mort d’un parent, divorce…). Sur un prétexte anodin, souvent matériel, « Tu n’as pas apporté la bûche », « l’année prochaine, ce ne sera pas chez moi », les disputes éclatent. Pour « tenir le coup », ils ont bu, mangé et fumé excessivement. Finissant par s’endormir sur un coin de table ou s’enfuyant en claquant la porte.

Si vraiment les fêtes sont un supplice, demandons-nous « Sommes-nous obligés de nous infliger ces traditions ? De supporter les injonctions de la société ou de la religion ? De partager un repas avec des personnes qui nous font mourir d’ennui, n’adhèrent pas à nos opinions, nos valeurs, nous jugent, nous agressent, nous jalousent ? » Nous pouvons aussi choisir d’inventer nos propres fêtes, à notre image, avec des convives triés sur le volet. Des fêtes inspirantes, justes, sincères qui nous remplissent d’énergie au lieu d’alourdir notre cœur.

Les conseils pour le prochain réveillon

  •  Si la solitude vous pèse, essayez de vous entourer. Il y a peut- être un voisin qui serait heureux de trinquer avec vous ou proposez vos services dans une association de quartier. Sinon, profitez de ce moment pour vous choyer (une coupe de champagne, un bon bain…).
  • Si vous voulez échapper aux traditions familiales, changez de cadre (voyage, séjour au ski…), sans culpabilité.
  • Si vous choisissez de participer aux réjouissances, ne vous plaignez pas…apprenez à donner des signes de reconnaissance à chacun et à en recevoir. Transformez le fardeau en cadeau !
  • Si vous avez l’habitude de mettre la barre trop haut, recherchez désormais la beauté nichée dans l’imperfection.  Les « perfectionnistes » aimeraient que les fêtes se déroulent idéalement et râlent car elles ne sont forcément jamais « à la hauteur ».
  • Si vous ne vous sentez pas respectés, fixez des limites et dites stop de façon « amicale » aux réflexions désobligeantes. C’est trop insupportable ? Barrez-vous !

L’Ombre au tableau


La thérapie permet de nous éclairer et de renforcer nos ressources mais aussi de nous aider à reconnaître et accepter nos ombres, ces parties de nous-même que, selon Jung, nous avons refoulées par souci d’adaptation.C’est la condition pour cheminer vers une meilleure connaissance de soi, un accroissement de l’estime de soi, développer notre spontanéité et  notre élan vital, assainir nos relations sociales… Et si nous mettons cette « identité cachée » sous le tapis, l’Ombre ressurgit sous forme de dépression, maladies, addictions, perversions etc…

Jung distinguait trois instances dans notre personnalité : le Moi, la Persona et l’Ombre.

La Persona surgit avec le développement du sentiment de honte entre 3 et 6 ans, lorsque la maturité permet d’intégrer le point de vue de l’autre sur son propre comportement. Elle correspond aux aspects personnels de notre idéal du Moi (notre modèle intérieur idéalisé), aux aspects sociaux de cet idéal du Moi (qui résultent de notre éducation, des injonctions familiales), à l’idéal imposé par l’air du temps, véhiculé par exemple par les réseaux sociaux. Elle représente les comportements, les règles, la morale que nous décidons consciemment d’adopter. Le danger est de s’identifier complètement à notre Persona qui n’est en réalité qu’un fragment du Soi.

L’Ombre se crée en même temps que la Persona. Elle comprend tous les aspects de notre personnalité que nous jugeons inacceptables, inférieurs, inadaptés, répréhensibles au regard de l’image que nous voudrions avoir de nous-mêmes et que nous désirons offrir au monde. Dans l’ombre sont emprisonnés tout ce que nous n’avons pas choisi consciemment. Cependant, ambivalente par essence, l’ombre contient aussi d’authentiques pépites, un merveilleux potentiel, de belles qualités, une source d’énergie psychique souvent sacrifiés au profit de la persona.

La Persona et l’Ombre indissociables

Pour Jean Monbourquette, prêtre et psychologue canadien « Si l’ego (et la persona ?) est l’endroit conscient de la personne, l’ombre en est l’envers inconscient ». La nécessité de se bâtir un Moi social, la persona, entraîne automatiquement la formation de l’ombre. Robert Bly, auteur jungien, précise que « jusqu’à la trentaine, nous passons le plus clair de notre temps à décider quels aspects de nous-mêmes nous allons jeter dans notre sac à déchets, puis nous passons le reste de notre vie à tenter de les en retirer ». Cela explique sans doute pourquoi je reçois beaucoup de trentenaires, en recherche de sens.

L’intégration de l’ombre* fait partie du travail d’individuation élaboré par Jung. C’est un chemin vers le Soi, la liberté. Il procède en 4 étapes (la survie, la différenciation, la construction et l’harmonie). L’être devient un in-dividu, c’est-à-dire une unité autonome et indivisible.

Mireille Rosselet-Capt explique « La grande question est de savoir garder notre cap entre les deux écueils que constituent le défoulement et le refoulement afin de trouver le juste équilibre entre les exigences contradictoires de nos différentes tendances ».

Examiner nos projections

Déjà, concrètement et personnellement, comment apprivoiser, conscientiser son ombre, en assumer pleinement la responsabilité ? Comme chacun sait, ce que nous reprochons à autrui, ce que nous critiquons chez lui ou, au contraire, que nous admirons, parle précisément de notre propre ombre. Autrui est donc notre meilleur outil pour nous découvrir. Pour Jean Mombourquette, l’examen de nos projections est un procédé précis et efficace pour connaître les qualités et les traits de caractère qui manquent à notre croissance. Par exemple, je juge ma collègue hypocrite ? Je peux discerner aussi chez elle de la diplomatie. Et si cette qualité me manquait, justement, pour contrebalancer un aspect « ombreux » de mon tempérament ?

Nous pouvons également analyser les rêves (dans l’esprit de Jung, chaque personnage onirique représente une partie de l’ombre du rêveur),travailler sur l’enfant intérieur, dessiner des mandalas. Enfin, en groupe, j’invite les participants à « libérer leur clown ». Ces « exercices » s’inscrivent dans un long processus qui implique de la patience, du courage, de la confiance et un vrai lâcher – prise.

Une vie plus remplie, équilibrée et créative

En accueillant notre part d’ombre, en  faisant l’expérience, en la métamorphosant, nous mènerons une vie plus remplie, équilibrée et créative. Les personnalités atypiques, en particulier, à la fois dans le « faux-self » par peur du rejet  et à la fois en quête d’authenticité et de congruence, libèrent ainsi  leurs talents  et apprennent à vivre pleinement, en accord avec leurs valeurs.

*Il existe aussi une ombre familiale, institutionnelle, professionnelle, nationale.

Pour en savoir plus :

Jean Monbourquette « apprivoiser son ombre »

Mireille Rosselet-Capt découvrir et accueillir sa part d’ombre »

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Atelier pas comme les autres pour les hyper-sensibles à Paris et Strasbourg

Le groupe pour les personnalités atypiques de 16 à 35 ans

Vous avez entre 16 et 35 ans ? Vous vous sentez très sensible ? Atypique ? Décalé ? Vous êtes tout le temps en train de réfléchir ? Vous avez du mal à trouver votre place ? A vous engager (Peur de l’abandon, dépendance affective)…Vous souffrez au boulot (burn-out, ennui, manque de sens, procrastination, perfectionnisme …) ? Vous avez tendance à vous dévaloriser ? Vous êtes souvent anxieux, stressé, frustré ? Vos émotions sont exacerbées ?Vous avez besoin de relations authentiques ? Vous ne savez pas dire non ? Vous prenez souvent le rôle du sauveur ? L’injustice vous met en colère ? Vous avez peur du regard de l’autre ? 

Et si vous rencontriez des personnes qui vous ressemblent en participant au groupe « Pas comme les autres », un jour par mois.

Ensemble, vous allez apprendre à mieux vous comprendre, accepter votre sensibilité pour vous réaliser pleinement.

Le groupe, véritable laboratoire, vous permettra de renouer avec la confiance en vous et avec les autres. Peu à peu, vous vous reconnecterez à vos valeurs, votre créativité, votre corps, et apprendrez à faire de vos émotions des alliées.

Les différences sont une force

Au sein d’un tout petit groupe, confidentiel et cadré, vraiment bienveillant, nous vous proposons des pistes de réflexion et des exercices ludiques pour apaiser votre mental, vous aider à reconnaitre, comprendre er accepter vos différences, les transformer en atouts.`

Nos  outils :

Nous nous inspirons de l’ art-thérapie, de la gestalt, de la méditation, du somatodrame, de la Logique Emotionnelle, de la thérapie ACT, des psychothérapies corporelles, du yoga, du chant et de la méditation.

Nous combinons expression verbale, corporelle et créative.

Au fil des mois, vous allez en particulier :
identifier vos talents, vos forces, vos valeurs, vos ressources
-Réparer vos blessures et apprendre à vous aimer
-Repérer et accepter vos croyances limitantes
-Comprendre le langage des émotions et exprimer vos besoins
-Retrouver votre enfant intérieur et renouer avec votre spontanéité
-Vous connecter à vos sensations, dans l’ici et maintenant

 En préparation pour la rentrée 2024

 

Groupe de thérapie Paris

Groupe de thérapie intégrative/humaniste/analytique

Votre profil ?

De 20 à 80 ans, hommes et femmes.

Vive la diversité !

Vous avez l’impression

  • Que vous n’êtes pas assez compétent(e) ou performant(e) dans votre travail, jamais à la hauteur
  • Que vous ne savez pas dire non
  • Que tout vous stresse, vous secoue
  • Que votre vie manque de sens
  • Que vous n’êtes pas assez présent(e) auprès de votre famille, vos amis
  • Que votre couple bat de l’aile ou que vous ne trouverez jamais le prince ou la princesse charmant(e)
  • Que vous n’êtes pas assez intéressant(e)
  • Que vous n’avez le temps pour rien
  • Que vous négligez votre corps
  • Que vous n’êtes pas créatif (e)
  • Que la relation à l’autre est compliquée
  • etc…

Une petite voix vous murmure de dire stop au jugement, à l’auto-harcèlement, de ralentir, de vous connecter à vos valeurs, vos besoins et vos désirs ! 

Cette petite voix a raison ! La thérapie de groupe va vous permettre de vous sentir vibrant(e), vivant(e), de vous connecter à votre être véritable, en inter-action avec les autres.

Que nous apporte le groupe de thérapie ?

Contrairement à un atelier de développement personnel, la thérapie de groupe est un processus qui participe de l’inconscient, autorise les projections et les transferts. Nous prenons en considération vos réactions corporelles, vos sensations, vos émotions.

Ainsi, une présence régulière dans le non-jugement, la liberté et le respect, de vous et des autres, est indispensable.  

C’est aussi une auberge espagnole. Les thèmes que vous apporterez seront ceux que nous « travaillerons » : la dépendance affective, les relations toxiques, le couple, l’hypersensibilité, la charge mentale, la souffrance au travail, les transitions de vie. Nous prendrons appui sur des cas concrets, tirés de vos problématiques quotidiennes.

Ce groupe est en préparation. Plus d’infos en septembre mais vous pouvez déjà vous pré-inscrire : 0663905379

Victime du syndrome de l’imposteur ?

 

 

Vous rejetez vos réussites en les attribuant à des éléments extérieurs ? Vous doutez en permanence de vos capacités ? Vous développez une sorte d’habileté à vous déprécier ? Vous ruminez vos échecs en boucle ? Vous êtes habité par un sentiment d’illégitimité ?

Ce fameux syndrome de l’imposteur est corrélé à la peur d’être démasqué. « Quand mon chef s’apercevra que je ne suis pas à la hauteur, il va me licencier », « J’ai réussi parce que j’étais au bon endroit, au bon moment mais ce ne sera pas toujours le cas », « j’ai eu un coup de bol mais la roue va tourner ».

Il est amplifié par la société de la performance, de la persona. Il « faut » être visible partout, s’exhiber. Beaucoup de personnes voulant être parfaites (on rejoint le perfectionnisme),  s’épuisent au travail, d’où un risque de burnout, et comme la perfection n’existe pas, elles valident ainsi leur sentiment d’incompétence. D’autres sous-estiment d’emblée leurs capacités et tombent dans la procrastination, les troubles anxieux, le stress ou la dépression.

Un inconfort permanent

Bref, ce syndrome peut freiner la créativité et la « bonne prise » de risque qui favorisent la confiance en soi. Et c’est un cercle vicieux. Il peut même se traduire par une perte d’authenticité, tant on cherche à prouver, à se justifier. Telle Sylvia constamment dans le « faux-self » pour tenter d’être dans le moule et reconnue par ses chefs.

En France, en particulier, où les grandes écoles et les cursus universitaires sont sur-valorisés, la relation à l’échec est stigmatisée. Les autodidactes, ceux qui ont pris des chemins de traverse sans obtenir les diplômes officiels, souffrent de ce symptôme (appelé justement « syndrome de l’autodidacte »). « J’ai monté ma boîte et je donnais le change mais au fond de moi, j’étais pétri d’incertitudes. Très difficile alors de me faire payer au juste tarif ! » explique Manuel.

Mépris de classe

Ce syndrome est vivace chez les « transfuges de classe » (ou névrosés de classes) ceux qui, comme le dit Annie Ernaux « le cul entre deux chaises », évoluent d’une classe sociale à une autre. C’est ce que relate aussi Edouard Louis dans son roman « En finir avec Eddy Bellegueule ». Cette évolution est source de contradictions entre les codes de leur nouveau milieu et ceux de leur milieu d’origine. Ils se sentent parfois victimes d’un certain mépris de classe. D’où le sentiment d’imposture.

On le retrouve chez les personnes issues de l’immigration. Je pense à Malika qui quittait le boulot la dernière tous les soirs, au détriment de sa vie sentimentale. Nous avons découvert ensemble qu’elle était animée par un conflit de loyauté vis-à-vis de sa famille qui s’était « saignée aux quatre veines » pour qu’elle fasse de « bonnes » études et qui nourrissait un désir flagrant d’intégration. « Nous devions être irréprochables pour être acceptés dans notre quartier ».

Impression de décalage

De même, les personnalités atypiques qui ont depuis l’enfance une impression de décalage souffrent de ce syndrome. Sans doute parce que leur manière de fonctionner sort du cadre habituel. Marine recevait de bonnes notes à l’école sans avoir l’impression d’avoir beaucoup bossé. « Je ne le méritais pas ».  Et, à l’inverse, Jessica s’appliquait de peur d’échouer et niait également ses mérites. « C’est parce que j’ai travaillé que j’ai de bons résultats ». Dans tous les cas, elles pensaient toutes les deux que les enseignants finiraient par comprendre qu’elles n’étaient pas intelligentes.

la crainte d’essuyer un refus

Aujourd’hui, Marine et Jessica éprouvent toujours ce sentiment. « Lorsque je candidate pour un poste, je suis terrorisée à l’idée de faire le mauvais choix, je me compare aux autres et je trouve toujours des gens qui ont plus d’idées que moi. Bref, je me sens malhonnête » confie Marine. Jessica, elle, se dévalue tellement qu’elle a décliné un entretien dans la société de ses rêves. « J’ai les qualifications mais j’étais trop anxieuse pour me confronter au recruteur. J’ai préféré passer à côté de l’opportunité plutôt que d’essuyer un refus ».

Enfin, à niveau égal, les femmes se sentiraient moins légitimes que les hommes. Elles se conformeraient inconsciemment aux clichés du patriarcat.

La vie perso

Evidemment, le syndrome de l’imposteur peut aussi s’étendre à la vie perso. Une personne qui ne s’aime pas ne se sentira pas digne de l’amour que lui manifestent ses proches. Louise a préféré saboter sa relation amoureuse afin d’éviter la souffrance d’une éventuelle rupture. « J’avais développé un complexe d’infériorité et une jalousie maladive » regrette-t-elle, après sa thérapie. Roxane a discuté pendant des mois avec un homme sur un site de rencontres. Mais elle n’a jamais accepté de « date »: « J‘avais peur qu’il me trouve moins belle que sur les photos et qu’il se dise qu’il y avait erreur sur la marchandise ».

Chagrin d’école

Il s’origine bien souvent dès l’enfance. C’est ce que Daniel Pennac décrit dans « Chagrin d’école ». Laura a été bercé de messages négatifs de la part de ses figures d’autorité. Elle a grandi dans la crainte de ne pas être au niveau exigé par ses parents et de les décevoir en ne comblant pas leurs attentes. D’où une ambition débordante pour éviter le sentiment de honte et le rejet. Effectivement, si des parents projettent des attentes élevées sur leurs enfants ou mettent une distance émotionnelle entre eux, cela peut engendrer une insécurité durable qui se traduira plus tard par ce syndrome de l’imposteur.

Enfin, certains événements ressentis comme traumatisants (rupture, licenciement…) peuvent déclencher également ce syndrome, même à l’âge adulte.

                               Quelques conseils

Comment s’en sortir ? Faire taire la petite voix qui ne cesse de vous dénigrer ? Apprendre à s’apprécier sans condition, à être plus indulgent envers soi-même ?

Ce symptôme, c’est le revers de la médaille, nous permet de travailler sur notre valeur, de dépasser nos peurs, nos limitations. Lorsqu’on le prend en main, on le surmonte !

  • Conscientiser son origine : injonctions parentales, traumatismes, peur de l’abandon, transfuge de classe, personnalité atypique…il peut être pertinent de consulter pour creuser votre histoire, les traumatismes qui ont engendré une faible estime de soi. Plus on comprend nos pensées limitantes, plus on va pouvoir les changer.
  • Notez tous les signes de reconnaissances positifs que vous recevez, vos victoires, les circonstances factuelles (félicitations, augmentation…). Afin de déjouer les pensées automatiques (« c’est une erreur d’appréciation de la part de mon chef »), examinez les causes réelles du succès (vos propres capacités, vos innovations…). En clair, doutez du doute. Demandez-vous : mon doute est-il justifié ? Quelles sont mes peurs ? De mal faire ? D’être jugé ? Quel besoin se cache derrière ?
  • Apprenez à être un bon parent pour vous-même. Le rapport que vous avez avec vous-même est déterminant. Ecrivez par exemple une lettre relatant vos expériences, vos connaissances, la valeur-ajoutée que vous pouvez apporter aux autres, les obstacles que vous avez traversés.
  • Anticipez la réussite, plutôt qu’appréhender systématiquement l’échec. Au lieu de vous dire « Je vais échouer », dites-vous « Je vais faire mon possible pour réussir ».
  • Dédramatisez ! Vous n’êtes pas seul à éprouver ce syndrome. Nous savons qu’il touche un grand nombre de personnes à un moment donné de la vie. L’accepter, en parler, permet de s’alléger, de  démystifier et de relativiser. N’oubliez pas non plus que la perfection n’existe pas et que vous avez droit à l’erreur. Un collègue vous fait une remarque ? Demandez- vous s’il est lui-même légitime !
  • Entourez-vous de personnes qui croient en vous et valident vos compétences professionnelles et relationnelles. Ne tendez pas le bâton pour vous faire battre : ne demandez conseil qu’à des personnes véritablement bienveillantes et dont la critique est constructive. Acceptez les compliments et assumez vos succès en les partageant, en vous félicitant.
  • Libérez-vous des injonctions :  » Prends sur toi”, « Il faut être courageux”, « Tu peux mieux faire”, “Échouer n’est pas une option”, “C’est pas mal, mais j’attendais mieux de toi”, “Quand on veut, on peut”, “Ce n’est jamais assez”, “Donne-toi du mal,Allez, va plus vite”, Avec toi, faut pas être pressé 
  • Enfin, comparaison n’est pas raison. Evitez d’envier celui qui a plus d’expérience que vous. Peut-être n’est-il pas excellent partout ! Pourquoi le mettre sur un piédestal ? Pour quelle raison serait-il mieux que vous ? La course au succès est vaine. Erigez – le plutôt en source d’inspiration !   

Fiche pratique n° 8 : l’autolouange pour retrouver l’estime de soi

Cette magnifique pratique, à la fois poétique et thérapeutique, tire son origine, entre autres, d’une tradition africaine : le kasàlà. 

Il s’agit d’écrire sur soi en toute liberté, de se célébrer (pour une fois !), au-delà d’un quelconque narcissisme, de contacter « sa grandeur », sa beauté, son inconscient afin de mieux se connaître et se réaliser. L’idée est de louer toutes nos facettes, d’éclairer autant la noirceur que la lumière, nos pleins et nos vides, notre  masculin et notre féminin (animus/anima), l’esprit et la matière. C’est une écriture de l’intime qui se met en parole, se partage. Une invitation au lâcher-prise, à la voix du cœur, à la découverte de notre élan vital. Il permet de changer notre discours intérieur et notre regard sur nous-mêmes. « L’autolouange invite à donner voix à ce bouillonnement de talents lové en chacun de nous » explique Marie Milis, la « papesse » de l’autolouange.

Nous pouvons écrire aussi un louange sur l’autre, « le  kasàlà de l’autre » pour exprimer notre admiration, notre reconnaissance, notre gratitude. Je le propose dans les groupes comme une façon élégante d’exprimer son ressenti sur les autres participants.

Les consignes sont très simples :

  • Ecrivez un texte en « je ». Parler à la première personne permet de prendre la responsabilité de votre autolouange. Pour vous aider, vous pouvez prendre un « déclencheur », comme une image, sur laquelle vous vous projetterez.
  • Amplifiez votre propos, tout en étant authentique, sincère. Voyez grand ! Soyez attentif à ce qui se passe en vous et exprimez-vous avec panache.
  • Lâchez le contrôle ! Privilégiez l’émotion au lieu d’élaborer un texte littéraire ou philosophique, à la syntaxe parfaite.
  • Déclamez-le ! Incarnez-le, osez offrir cet autolouange aux autres, au monde. Vous pouvez aussi le danser.

 Mes autolouanges écrits à partir de cartes postales, lors d’un  stage animé par Sophie Lemosof, en octobre 2022 https://www.sophielemosof.fr/
https://www.autolouange-sophielemosof.fr/

Parentalité/parent alité

Je suis terreur de l’épouvantable absence, j’interroge la figure magistrale,

Je libère les références parentales sclérosantes, je rassure délicatement des bribes d’enfant.

Je lis l’inquiétude dans les traces des ans.

Je suis vieillesse impudique. Je me ressource dans l’éternelle sagesse, dans la plénitude générationnelle.

Immense, j’enlace la solitude, je réchauffe les blessures béantes.

Unique, multiple, changeante, j’accepte les émouvantes fragilités, j’interroge les certitudes.

Du haut de mes racines, je suis force consolante.

Saison

Je suis ferment.

Je suis silence du verbe.

Furtive, j’épie les clameurs mortifères.

Magicienne, je me retire un instant pour savourer l’humeur du monde.

Je calligraphie mes énigmatiques peines, mes déceptions souterraines.

J’écoute mon absurde douleur.

Je suis humilité passagère.

Je me mélange avec volupté au souffle du vent, j’épouse l’automne flamboyant.

Attendre

Je suis passagère de la mélancolie, âme du blanc silence, grappe de joie féconde, j’espère, j’expire, j’inspire,

Je glorifie mes galopantes défaillances, mes humiliations flagrantes.

Je trace un candide espoir le long de la journée tranquille.

Impétueuse, je suis perpétuelle attente.

Danse

Je suis mère du monde.

Je m’élève, je protège, je sépare les contraires, je les réunie généreusement.

J’arrondis, je détends intensément l’éphémère, je consolide la liberté, j’incorpore la création.

Je suis fulgurance, éclosion.

Je suis temple d’amour.

Grandir

Je suis émouvante loyauté.

Je sublime l’hypothétique souffrance, le vide, l’absence.

Sensible, je revendique mon autonomie, j’imagine l’abondant bonheur, j’échafaude des rêves intimes, incandescents, indécents.

Je convoque en mon sein l’adulte créatif.

Me dissocier de l’une, me rapprocher de l’autre.

Légère, je m’élance à tire – d’elle vers le futur proche, je l’honore, je le loue, je l’embrasse avec fougue.

Je crée des ponts improbables entre les générations.

Je suis élégante transmission, trait d’union fébrile.

Inspirante, vibrante, vivante, je suis tisseuse de liens.

Soleil

Je suis divinité déchaînée.

Joueuse, j’arrache les croyances, je déchire les indélicates pensées, je déterre les racines, je démantèle les projections, je rayonne, j’amplifie les talents, je révèle avec clairvoyance les dons des autres,

 Je m’émerveille, je sautille, je palpite, je crépite, je pétille

je suis femme solaire

Grammaire/gramme mère

Je suis Seigneur du langage.

Je retourne, je triture, je détricote, je déshabille la phrase, j’invente l’insolite verbe, je le machouille, je respire le mot, je le hume, je dénoue la rebelle syntaxe, je poétise les intimes souvenirs.

Je suis Seigneur de l’audace.

Avec souplesse, grâce, élégance, je déplace les discrètes évidences, je métaphorise le quotidien, je chorégraphie les instants, je cristallise mes rocambolesques passions.

Je suis Seigneur de beauté.

Prendre sa place par le corps et la créativité

Prendre sa place par le corps et la créativité

10/11/12 Mars 2023 – 21/22 et 23 avril 2023

Prendre sa place, c’est à la fois éclairer ses parts d’ombre, les accepter, repérer ses ressources et rayonner. C’est aussi s’engager par rapport à ses valeurs, répondre le plus justement possible à ses besoins de sécurité, d’identité et de sens. C’est réinventer son quotidien, mettre à distance les injonctions parentales ou sociétales, les croyances limitantes, sortir des conventions pour être soi-même. C’est oser habiter son corps et sa créativité, apprendre à mieux communiquer, s’affirmer, afin de se sentir aligné (e), confiant (e), légitime, épanoui(e).

Dans un cadre sécurisé et véritablement bienveillant, nous vous proposons un parcours de 2 week-end de 3 jours afin de vous accompagner dans la recherche de votre « juste » place.

Le premier week-end : 10, 11 et 12 mars 2023. Nous explorerons « la voie du corps » : l’ancrage, le mouvement, le langage des émotions, les traumatismes.

Le deuxième week-end : 21, 22 et 23 avril 2023. Nous explorerons « la créativité » : la voix chantée, le jeu théâtral, l’écriture de soi et de de son projet.

En pratique :

Tarifs

 2WE de 3 jours: 300€/WEx2= 600€ Inscriptions avant le 1er mai 2023: 540€
Les deux WE peuvent être suivis séparément.

Lieu:

Dans une maison spacieuse et chaleureuse, à deux minutes de la gare SNCF de L’Etang la Ville sur la ligne Paris St Lazare/St Nom la Bretèche (qui passe par la Défense)

Tout le programme par mail : lecabinetdestherapies@gmail.com

Les intervenantes mettent leurs compétences et leurs personnalités complémentaires pour vous offrir le meilleur d’elles-mêmes.  

Anick Rosas https://cabinet-therapies.paris

Sonia Delabre https://www.pleinepresence.org/blog

Fiche pratique n°7: Booster sa créativité !

N’est pas Mozart qui veut et cela tombe bien : la créativité ne se résume pas aux dons artistiques. Nous pouvons tous la développer, la muscler.

Etre créatif, en effet, c’est faire un pas de côté, sortir des sentiers battus. Aimer jouer, transgresser les codes, interroger l’ordre, s’ouvrir à l’inconnu, imaginer des liens entre des domaines apparemment distincts, trouver des solutions inédites à un problème, prendre le risque de se tromper ou de déplaire. C’est un état d’esprit, une posture intérieure, un supplément d’âme qui soulage, allège, console.

Dépasser nos souffrances

La créativité focalise notre attention, nous détourne de nos ruminations, de nos épreuves. Captivé (e) et concentré (e) sur la tâche à accomplir, propulsé (e) dans une autre dimension, vous transcenderez vos émotions douloureuses, dépasserez vos souffrances. Engagez votre corps, votre esprit, votre cœur !

Ainsi, jouer de la musique, chanter, danser, écrire, photographier mais aussi bricoler, cuisiner, tricoter, coudre peut durablement nous réparer. « Il est des expériences auxquelles on ne peut survivre (…). Si l’on continue cependant à vivre, ce n’est que par la grâce de l’écriture, qui, en l’objectivant, soulage cette tension sans bornes » disait Cioran*.

La catharsis, la sublimation

Déjà Aristote, observant les effets bénéfiques de la tragédie sur les spectateurs, avait élaboré la théorie de la catharsis. La psychanalyse freudienne évoque un processus psychique inconscient : la sublimation. Le patient détourne la libido, l’énergie sexuelle, de son but premier, la vie amoureuse, sur l’acte créatif.

Oser improviser

Le psychanalyste Winnicott a comparé avec humour la créativité à la cuisson de la saucisse. La créativité, selon lui, consiste à ne pas suivre une recette à la lettre mais à oser improviser, quitte à louper son plat. « Celui qui se soumet comme un esclave ne tire de l’expérience qu’un plus grand sentiment de dépendance par rapport à l’autorité, tandis que l’original se sent plus réel, il se surprend lui-même, par ce qui lui vient à l’esprit, pendant que les saucisses cuisent ». Ainsi, lorsque l’enfant a une mère suffisamment bonne -sécurisante sans être étouffante -, il développe sa capacité d’imagination et explore la liberté et le sentiment « d’exister de plein droit ». Il construit alors un « espace transitionnel » entre lui et le monde, dans lequel il peut réinventer les objets qui lui manquent naturellement (Le sein, puis le biberon). Cet espace devient progressivement l’espace des désirs, des rêves, de l’intériorité et de la créativité.

Laisser une trace

En « produisant » du beau ou de l’utile, nous espérons peut-être, au fond de nous, laisser une trace ? Car le geste créatif permet de nous consoler face à notre plus grande angoisse, la fin de l’existence, de nous réconcilier avec notre condition humaine, de nous donner l’illusion que nous sommes immortels.

Renouer avec la spontanéité

 « Tous les enfants sont des artistes, le problème, c’est de le rester une fois adulte » disait Picasso. Nous sommes créatifs naturellement.  Qui n’a pas inventé des histoires en jouant avec des poupées ou des petites voitures, en détournant des objets de leur fonction première ? Renouez avec votre spontanéité enfantine, acceptez de laisser émerger en vous quelque chose d’insolite, au risque d’être déstabilisé (e). Cela fait un bien fou !

Libérer nos qualités

Notre potentiel créatif est corrélé à notre développement psycho-affectif, notre environnement, nos croyances. L’aptitude à ressentir intensément les émotions joue également un rôle essentiel. Sensibilité, empathie, générosité, curiosité, altruisme, audace favorisent la créativité. Libérez et cultivez ces belles qualités dans votre métier, vos loisirs, vos relations ! Plus vous oserez vous lâcher, plus vous aurez confiance en vous et plus vous vous sentirez réconforté (e). Votre respiration se modifie, vous n’avez plus conscience du temps qui passe ?  Savourez cet état de flow. Apaisement garanti. N’oubliez pas aussi de pratiquer la gratitude, d’honorer vos « œuvres », si modestes soient-elles.

Out of the box

Le créatif fait feu de tout bois Tout est prétexte à innover. Out of the box. Expérimentez ! Si, au travail, vous trouviez le courage de vous exposer à la critique en changeant certaines habitudes ? En amour, de surprendre l’autre ?  De même, dans votre vie quotidienne, vous pouvez transformer un simple plat en fête des sens. Quelle joie de voir vos proches se lécher les babines ! Ainsi, la créativité favorise également le lien, répond à un besoin de reconnaissance.

Le do it your self

« Créer signifie que l’on n’est pas satisfait de ce qui existe déjà et que l’on aspire à mieux » affirme Jean Cottraux*. C’est sans doute la raison de l’engouement pour le do it your self, « je fabrique moi-même » mes vêtements, ma déco, mon savon… Au-delà de l’engagement écologique, voilà une jolie façon d’affirmer sa singularité, de se rassurer sur ses compétences ! A tester ?

L’observation et la ténacité

En s’entraînant à contacter ses richesses intérieures mais aussi en se nourrissant de l’extérieur, de l’air du temps, des autres, nous stimulons notre créativité. Observez ceux qui abordent le monde d’une manière originale ! Un mentor peut d’ailleurs vous aider à éclairer ou confirmer vos talents, vous pousser à dépasser vos limites.

Trouver l’inspiration

« Tout artiste est d’abord un artisan consciencieux » poursuit Jean Cottraux. C’est prouvé : de l’effort peut naître la créativité. Votre « production » ne jaillit pas dans l’instant ? Persévérez ! Restez à l’écoute, l’inspiration peut surgir de partout, au hasard d’une promenade, d’une discussion, de la pratique d’un sport… vous pouvez utiliser aussi des « déclencheurs » de créativité en vous projetant par exemple dans une image, en vous appuyant sur un texte existant et en changeant la fin, en imitant une peinture pour mieux vous en éloigner ensuite…Ajoutez à la ténacité un zeste de passion, d’ambition, de maîtrise de soi et d’optimisme et le tour est joué !

L’art d’être heureux

Un conseil : tâchez d’exploiter vos points forts plutôt que de vous focaliser sur vos faiblesses. La créativité provoque la production d’endorphines et donc un sentiment de plaisir. Pourquoi alors ne pas adopter la définition de Jean Cottraux pour qui la création est « l’art d’être heureux en inventant sa vie et son bonheur, jour après jour » ?

* Jean Cottraux, « A chacun sa créativité »  (Odile jacob)

 * Emil Cioran, « Sur les cimes du désespoir » (le livre de poche)

L’art-thérapie, la création de soi

« L’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme » a écrit André Malraux. L’art-thérapie permet l’expression des émotions, des besoins, des conflits intérieurs, des angoisses, des deuils par l’intermédiaire d’un support artistique. Mettre en mots, en images, en sons, nos douleurs, nos désespoirs, nos traumatismes aide à leur cicatrisation. Il ne s’agit pas de « bien faire » mais juste d’éprouver du plaisir en cheminant sur le sentier de la création, et partant de la réhabilitation, sans se juger, sans espérer un « résultat » parfait.

L’image, le mouvement, le son créés sont considérés comme le miroir de la psyché. C’est le concept de projection dans la psychanalyse freudienne. Le psychiatre et psychanalyste suisse Carl Gustav Jung va même jusqu’à affirmer que la personne a le pouvoir de se guérir elle-même. L’art-thérapie la met en action, la responsabilise. Entre la création artistique et la création de soi, il n’y a qu’un pas.

Créer, c’est s’affranchir …

  • Du regard des autres. Votre fantaisie, votre grain de folie dérangent vos collègues ? Cela leur appartient ! Au risque de faire des envieux, ne vous coupez pas de vos intuitions, de vos désirs, de votre gaieté, de votre formidable liberté. Ayez le courage d’être vous-même/m’aime !
  • Du perfectionnisme. Vous avez peur de ne pas être assez doué ? Posez un acte, mettez-vous en mouvement, concrétisez vos idées pour vous rassurer. Si vous visez l’œuvre parfaite, vous risquez de procrastiner. Trop d’ambition nuit à l’action. Acceptez d’être imparfait, autorisez-vous les erreurs, les tâtonnements. Foncez, produisez…
  • Des loyautés familiales. Vous avez un grand-père cuisinier et vous ne lui arrivez pas à la cheville ? Ou, au contraire, vous craignez de le dépasser ? Comparaison n’est pas raison. Prendre exemple sur nos aïeux, perpétuer leur art n’est pas leur faire de l’ombre.
  • Des injonctions parentales. Vous avez entendu toute votre enfance votre mère dire que vous n’étiez pas « doué » ? Vous allez lui prouver qu’elle avait tort ! Demandez-vous : est-il préférable de me conformer aux opinions de mes proches ou de trouver mon « moi » véritable ?