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Le cas Violette : entre Chien et loup

Violette, 8 ans, développe une phobie des chiens. Comment l’aider, pas à pas, avec des techniques très simples à dépasser sa peur ? 

Tout d’abord, je l’incite à dédramatiser. Puis, je lui propose  d’ “affronter “l’objet de sa peur d’une façon douce et très progressive. Premier pas : tenir un livre dans lequel on parle de chien (sans le voir sur la couverture).  Deuxième pas, regarder  de loin une photo de chien, tout en  apprenant à contrôler sa respiration. Troisième pas, dans un état de relaxation, je lui suggère de  visualiser la scène de sa rencontre avec un chien. Mes mots la guident. Au départ, il s’agit un tout petit chien, tenu en laisse. Petit à petit, il va grandir et se transformer en un énorme chien –  loup très gentil.

Un conte qui finit bien

Par ailleurs, lors d’une autre séance, nous écrivons ensemble un conte dont les actants sont une enfant et un chien. Et comme tous les contes, il finit bien. Nous décidons de l’illustrer, puis de le jouer dans une petite scène. Violette, en parfaite  confiance, prise dans le plaisir du jeu, verbalise quelques micro- traumatismes passés que je ne manque pas de stocker dans un coin de mon cerveau. De séance en séance, elle est plus joyeuse.Je ressens à quel point la créativité libère Violette.

Je me demande cependant s’il n’y a pas un « loup » (sans jeu de mots) derrière cette phobie. Un jour, Violette raconte, par le truchement de personnages, avec son langage, l’autorité de son père, sa crainte de ne pas correspondre à son désir, le poids de l’idéal de perfection qu’il fait peser sur ses épaules. Sans trahir les secrets de ma petite “patiente”, j’invite délicatement le père de Violette à changer son regard et son comportement. Chacun, dans la famille, peu à peu, (miracle de la  systémie) retrouve sa place.

Cet exemple est « bateau » mais il démontre à quel point la complémentarité entre les thérapies est importante. Qu’importe l’outil qui a « marché ». Le résultat est là : Violette n’a plus du tout la phobie des chiens. Elle en a même adopté un. En peluche. Et cerise sur la thérapie, elle se sent mieux auprès de ses parents.

Atelier 2019 cabinet des thérapies

Vos valeurs en burn-out ?

Le burn-out est un symptôme d’épuisement professionnel. Emotionnel et mental.

De plus en plus de “patients” craquent parce qu’ils surinvestissement trop le travail et d’autres parce qu’ils se sentent dévalorisés, inutiles. 

Dans l’imagerie sociale, Il est moins « honteux » d’être un cadre en burn-out  (”il ne comptait pas ses heures !“) qu’un chômeur en dépression. Et pourtant qu’importe la cause, les conséquences sont les mêmes.

Poussée par le stress, la pression (de la hiérarchie, des commandes), la conscience professionnelle, l’ambition, le désir d’être irréprochable, de tout contrôler, et très souvent la hantise  de perdre son emploi, la personne est prise dans une spirale de  « travailler plus » et puis, tout à coup, elle se désengage, perd confiance en elle et dans les autres. C’est le choc.

Le burn-out menacerait  particulièrement les personnes qui amalgament estime de soi et performance professionnelle. Si le job est  responsable du burn-out, il peut contaminer la vie privée (« Mon mari désabusé ne supporte plus sa famille »), ou même révéler un dysfonctionnement ailleurs « Il est fragilisé au  boulot car sa femme veut divorcer »).

Les valeurs paradoxales

Beaucoup de « patients” parlent de perte de sens. Quoi de plus normal lorsque l’entreprise cultive, par exemple, les injonctions paradoxales ou plutôt les valeurs paradoxales.

En effet, les valeurs, souvent, sont décrétées mais pas vécues. Coquilles vides. Imposées, elles relèvent de l’incantation et sont solidaires d’un fonctionnement coercitif. Le « reporting » à outrance,  les entretiens d’évaluation, par exemple, sont incompatibles avec les valeurs de confiance et d’innovation. La valeur “engagement”? (mettre de soi dans son job, s’impliquer). Si elle n’est pas suivie d’effets (reconnaissance, augmentation), le salarié se décourage et va exercer ses talents ailleurs, au sein d’une association à son image ou crée un blog de développement personnel.

De même, l’esprit de compétition généralisé est l’antithèse de l’esprit d’équipe. Enfin, les entreprises prônent la créativité et la perfection. Cependant, elles surchargent de plus en plus leur salariés de tâches annexes, chronophages, sans valeur-ajoutée, comme le reporting à outrance.  Pris dans une nouvelle routine, débordés, ces derniers finissent par faire des erreurs, à faire passer la quantité avant la qualité et non plus le temps de réfléchir. Le serpent se mord la queue.

L’idéal du “moi” touché

Pire : des salariés s’effondrent car leur hiérarchie leur ordonne de licencier des collaborateurs ou de gruger des clients. Ces “missions” ne correspondent pas à leurs convictions profondes. S’ils n’acceptent pas de fermer les yeux, ils  démissionnent. S’ils acceptent, même sur une courte période, ils tombent malades ou tentent de se suicider. C’est “l’idéal du moi” qui est touché. L’intégrité.

Certaines entreprises mettent en place des numéros verts d’aide psychologique pour leurs salariés ou des séances de méditation. Par perversion, obligation ou pour se donner bonne conscience. Alors que c’est l’organisation qu’il faut changer.

L’ennui, la perte de sens : le bore-out

D’autres “patients” ressentent ennui et humiliation. Au point de développer une maladie auto-immune. Pas d’espace pour développer leurs potentialités, leur  imagination, leur créativité. “j‘étouffe, je manque d’air”. Ils se sentent chosifiés, méprisés, inutiles. C’est ce qu’on appelle le bore-out”.

Souvent “placardisés”.“On me donne des tâches ingrates qui n’ont pas de rapport avec mes diplômes et mes goûts” ou pire “On ne me confie plus rien, je n’ai rien à faire. Ils attendent que je craque”. Cela s’appelle une “vidage de poste”. Relire à ce propos l’excellent roman de Delphine de Vigan “ Les heures souterraines”.

Grosse fatigue ? Insomnie ? Boulimie ? Emotions exacerbées ou au contraire assèchement émotionnel ? Repli sur soi ? Pensées négatives ? Conflits à la maison ? Mal de dos ? Il est urgent de consulter.  

Ici et maintenant mais pas que…

Vivre à fond l’instant présent, ici et maintenant, est nécessaire dans nos vies trépidantes. Pour autant, voyager entre passé et futur, c’est aussi choisir d’être libre.

Etre ici et maintenant, en pleine présence ou en présence juste.

Choisir de goûter l’instant présent. Le savourer. Ressentir ses sensations, humer, regarder, caresser, écouter.

Déposer son cerveau, écouter son corps.

Telle est la posture que je propose toujours à mes « patients » pour lâcher-prise. (Et si je ne pratique pas la méditation, je leur conseille toujours de le faire).

L’instant présent permet d’ôter le masque de la « persona » pour aller vers son « soi ». Dans un exercice de clown, par exemple, le “patient “ retrouve son âme d’enfant. Les joies simples. Ses désirs. Il se sent authentique.

L’instant présent, c’est également vivre  pleinement ses peines et ses joies. Ses doutes et ses certitudes. Accepter de ne pas être tout le temps heureux.

Dans  l’instant présent, par définition, le passé n’existe presque plus et le futur n’est pas encore tout à fait là. Mais sans le passé et le futur, « l’instant présent” n’aurait aucun sens !

En  thérapie, faire des ponts avec son passé est essentiel pour justement ne plus ruminer les  frustrations, ressasser les blessures. Une vie sans mémoire serait absurde.

Anticiper, planifier le futur est nécessaire aussi afin d’être plus serein pour « affronter » l’avenir. Que serait une vie sans un minimum de projets, même à court terme ?

Evoquer le passé en thérapie (dans l’instant présent)  c’est un peu répondre au « pourquoi » et évoquer le futur, répondre au « comment ».

Se réfugier dans un souvenir heureux.

Quand l’instant présent est difficile à vivre, il est agréable, parfois, de s’évader. Quelques minutes de clivage comme  un sauvetage. Rêver, poétiser, gambader dans sa tête,  se réfugier dans un souvenir (heureux), s’imaginer ailleurs, se projeter dans un «  lendemain qui chante », tirer dans plans sur la comète, espérer le bonheur.

Si dans nos vies trépidantes, une pause s’impose (ici et maintenant), nous pouvons aussi choisir, à tout moment, de voyager avec agilité entre passé et futur.
De l’inspire à l’expire.

Etre libre, finalement, c’est choisir le temps qui nous correspond, au bon moment, dans l’instant présent, à notre rythme.

On peut choisir d’être libre (relativement).

Et pour être (relativement )libre, il faut travailler sur son passé et son futur,

non ?

La liste de mes créations

La consigne était : s’offrir un cadeau créatif. Entre potes, pour fêter l’année nouvelle.

Le stress.

J’ai pensé aussitôt à une œuvre d’art mais je ne suis ni peintre, ni musicienne. J’ai bien des débuts de romans, de pièces de théâtre dans mes cartons mais jamais publiés. J’ai mis une pièce en scène et elle n’a jamais été représentée.

J’ai pensé à un carnet de photos, de voyages, une carte de vœux, décorés par mes soins. J’adore la déco, j’aime mon « goût », (c’est le mien et je le partage ) mais je ne suis pas manuelle pour deux sous. Rougier et Plé, ce n’est pas ma tasse de thé.

Un cadeau créatif ?

L’angoisse.

Plus que quelques heures.

Et ce matin, le déclic : en préparant des plats pour le réveillon, Raymond Depardon (ça rime), sur France Inter. Photographe de talent, il expliquait que les selfies des amateurs étaient à ses yeux des oeuvres.

Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, chacun y va de son wording, de sa photo. Nous avons l’occasion de libérer notre créativité. Et c’est tant mieux ! Surtout si on a l’intelligence de ne pas se prendre pour un artiste.

Finalement, je suis AUSSI une créative.

En ce 31 décembre, à l’heure des traditionnels bilans, je réalise (sans me vanter) que la liste de mes créations 2014 est longue.

j’ai animé des réunions, j’ai créé une association, j’ai organisé des rencontres, j’ai joué, j’ai dansé, j’ai écrit, j’ai tissé des liens, j’ai vu et ressenti des centaines de films, d’expositions, de pièces de théâtre, j’ai écouté de la musique, j’ai cuisiné, jardiné, j’ai suivi des heures de formations passionnantes, j ai voyagé, j’ai ri avec des enfants.

Analysé, observé, aimé, grandi.

Donné et reçu.

Ignoré mes limites.

Mes “patients” aussi sont créatifs.

Je suis toujours émerveillée de voir, lors d’un atelier d’art-thérapie, à quel point tout le mode est créatif, lorsque le cadre est bienveillant. Il suffit de se lâcher. La créativité aide les “patients” à supporter les contraintes du quotidien. A avoir confiance en eux.

Leurs travaux sont toujours esthétiques parce que justes.

D’ailleurs, quand votre vie de famille bat de l’aile, quand vos compétences sont injustement niées, méprisées, rêvez, évadez-vous dans la créativité! La créativité est une nourriture.

La créativité transforme vos souffrances en force, convertit vos émotions négatives en émotions positives.

La créativité transpire.

Alors, je vous propose de faire également la liste de vos créations passées et futures.

Je vous souhaite une bonne année 2015, très très créative.

Mon Patient est impatient

Le mot patient est réservé aux médecins. Pourquoi serait-il patient ? Patient parce qu’il supporte sans rien dire ? C’est donc un supporté ? Le terme ressemble trop à « supporter », il appartient au sport. La thérapie n’est pas un sport.

Elle ne relève pas de la performance même si elle exige un esprit d’ouverture. Et « supporté » connote la passivité. Et suppose que la personne est insupportable, ce qui n’est jamais (ou si peu) le cas.

Alors, si j’employais le mot « impatient » ? Impatient de faire une psychothérapie ? Impatient entre deux séances ? Impatient d’obtenir des résultats tangibles ? Le travail thérapeutique n’est pas quantifiable. On ne peut pas prévoir d’avance le nombre d’heures qui seront nécessaires. La thérapie n’est pas forcément brève. Je refuse de rentrer dans la culture de la mesure. (Le mesuré ? ça fait toise, toiser, regarder de haut !). Je préfère raisonner en terme de qualité. Evidemment, il ne s’agit pas de pousser à la consommation (le consommé ? ça fait soupe…), de faire traîner. L’idéal est d’avoir un résultat efficace en un temps raisonnable. Mais, parfois, la personne et son thérapeute ont besoin de prendre leur temps.

Le mot client ne me plaît pas, il fait mercantile, clientélisme, opportunisme. En même temps, la personne me paie, donc, c’est une évidence : il y a aussi une relation d’argent. Coaché est réservé au coaching, analysé est réservé à l’analyse, supervisé à la supervision. Le thérapé ? Il y a râpé, presque raté, dérapé.

Le Consulté ? Non, je ne le consulte pas. L’Accompagné ?

Le client entre guillemets. Non, le patient entre guillemets.

Point à la ligne.

Fuir le bohneur

Vous vous dites légitimement « Au secours, encore un nouveau blog sur le développement personnel, le bonheur, l’ici et maintenant, la psychologie positive ».

Rassurez-vous. Je ne sais pas parler de ces sujets- là. Je me contenterai de partager ici mes coups de cœur et mes coups de gueule, mes expériences, les ombres et les lumières. Faire des ponts entre les disciplines. Au fil de l’eau. Quand on a son métier dans la peau, tout fait sens. Etre à l’écoute, sentir, ressentir.

Au fait, je suis praticienne en psychothérapies. Généraliste plus que spécialiste, j’ai été formée à plusieurs courants thérapeutiques. Cela s’appelle être intégratif et je le revendique. Ainsi, j’adapte la thérapie en fonction du “patient”: son profil, sa demande, son éventuelle pathologie, nos ressentis réciproques. Nos inspirations et nos aspirations. J’utilise au gré des séances, des outils issus de la thérapie analytique, psycho – corporelle, cognitive et comportementale, systémiques et familiale, humaniste, existentielle, trangénérationnelle …

Intégrative donc, j’appréhende le “patient” dans toutes ses facettes : sociales et politiques, psychologiques et spirituelles, corporelles et sexuelles.

Je lui propose surtout de co-créer avec lui un espace de liberté, de l’accompagner avec simplicité et sincérité.