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Journal d’un corps

Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux poursuit son travail d’auto – fiction. C’est le récit de son été 58, où, en colonie de vacances, elle vit une expérience amoureuse désastreuse. Un traumatisme qui va la hanter pendant toute sa vie.

journal d'un corps

« A dix-sept ans, je me suis retrouvée dans un lit avec un garçon toute une nuit. Il y a une expression pour dire exactement la force et la stupeur de l’événement, ne pas en revenir. Au sens exact du terme, je n’en suis jamais revenue, je ne me suis jamais relevée de ce lit », écrivait Annie Ernaux dans L’Usage de la photo (2005).

Et dans plusieurs de ces ouvrages, pourtant très intimes, presque impudiques, elle fait allusion à cette nuit-là, sans oser rentrer dans les détails. Avec « Mémoire de fille », c’est chose faite.

J’ai voulu l’oublier aussi, cette fille. L’oublier vraiment, c’est-à-dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n’y suis jamais parvenue. Toujours des phrases dans mon journal, des allusions à “la fille de S”, “la fille de 58”. Depuis vingt ans, je note « 58 » dans mes projets de livres. C’est le texte toujours manquant. Toujours remis. Le trou inqualifiable.

La mémoire du corps

Mais qu’est-il arrivé, au fait ? Annie a décroché une place de monitrice dans une colonie. Elle va faire la rencontre de H, «grand, blond, baraqué, un peu de ventre ». Et se retrouve dans son lit. Vite délaissée, naïve, « étrangère à tout sentiment de dignité », elle va passer de bras en bras, méprisée, moquée par les autres.
Annie Ernaux parle de la mémoire du corps, intacte (la sexualité, la boulimie, l’absence de règles) « je m’aperçois que ce récit est contenu entre deux bornes temporelles liées à la nourriture et au sang, les bornes du corps ». Elle parle aussi de la honte – des origines sociales, de la violence familiale -. De la « honte de fille » surtout. « La grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n’importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte » (…) Aller jusqu’au bout de 1958, c’est accepter la pulvérisation des interprétations accumulées au cours des années. Ne rien lisser. »

Sa « mémoire de la honte » abolie l’espace et le temps, garde intacte les noms, les détails physiques, les moindres réflexions, les vexations. Une mémoire de la honte à deux niveaux,
d’ailleurs : l’étymologie du mot « honte » évoque la timidité, la retenue, la pudeur qui préservent justement de la deuxième acceptation du mot: le mépris, les railleries dont est victime la jeune fille.

Elle plonge dans l’archaïque

L’auteur se revoit à 18 ans « gauche et empruntée, voire mal embouchée, souvent dans une grande insécurité de langage et de manières » et désire « Ressusciter cette ignorance absolue et cette attente » dans laquelle elle se tient en cet été de ses 18 ans, où elle décide que lui sera révélé « le grand secret chuchoté depuis l’enfance mais qui n’est alors ni décrit ni montré nulle part […], cet acte mystérieux qui introduit au banquet de la vie, à l’essentiel. »
Elle plonge,comme en analyse, dans l’archaïque, une scène vieille de 60 ans, afin de retrouver toutes les sensations, émotions et s’en libérer ? Retrouver grâce à l’écriture « les plus grandes chances de saisir les bribes de [son] discours intérieur d’alors, et l’absence de signification de ce qui arrive ».

Son récit est un va et vient entre l’été 1958 et le présent. Une façon de réinstaller de la distance et être en état de « saisir et comprendre le comportement de cette fille, Annie D., son bonheur et sa souffrance ». En état de comprendre « la portée démesurée de la perte de la virginité », la soumission « à une loi indiscutable, universelle, celle d’une sauvagerie masculine qu’un jour ou l’autre, il lui aurait bien fallu subir », le mépris des autres moniteurs envers elle: «Ce qui a lieu dans le couloir de la colonie se change en une situation qui plonge dans un temps immémorial et parcourt la terre. Chaque jour et partout dans le monde il y a des hommes en cercle autour d’une femme, prêts à lui ¬jeter la pierre (….) Explorer le gouffre entre l’effarante réalité de ce qui arrive, au moment où ça arrive, et l’étrange irréalité que revêt, des années après, ce qui est arrivé ».

Une somme d’expériences

Comme dans tous ses bouquins, « l’écrivaine » explore « la valeur collective du « je » autobiographique » : elle parle d’elle pour tendre au lecteur un miroir (le stade du miroir ?) dans lequel il peut se reconnaître. « Je me considère très peu comme un être unique, […] mais comme une somme d’expériences, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent) » a-t-elle déclaré.

La créa thérapie : le droit à la liberté

flyer elles okEtre intégratif, c’est être créatif. Proposition réflexive: être créatif, c’est aussi être intégratif: l’art-thérapie (que je préfère appeler créa-thérapie) intègre plusieurs méthodes ou écoles de pensées. Les unes enrichissant les autres.

Dans l’atelier mensuel de développement pour les femmes que je co-anime, nous proposons aux participantes de se libérer à travers la parole, l’expression corporelle (relaxation, méditation, danse thérapie, psychodrame) et l’art-thérapie.

La « production » de chaque participante peut être lue comme un portrait de la psyché. C’est le concept même de projection: la « patiente » projette symboliquement ses fantasmes, émotions, préoccupations, besoins, conflits. « L’oeuvre » lui parle d’elle. Un langage à part entière. L’inconscient a beaucoup d’imagination. Nous incitons ainsi la personne à créer et à analyser ensuite ce qu’elle voit dans son « œuvre ». Conscientiser pour permettre la levée du refoulement. Le mettre en mots. Evidemment, le transfert joue à fond: transfert sur le thérapeute mais aussi transfert sur le support qui participe du traitement.

Lapsus créatifs

Chaque élément d’une peinture, d’un masque, d’un poème fait sens. Ils peuvent être considérés comme de véritables lapsus créatifs: un trait de crayon involontaire, un espace vide, une hésitation du geste. Ils permettent alors de déclencher l’introspection. Nous invitons les participantes à associer librement. Les émotions qui surgissent les aident à explorer un élément de leur vie psychique.

Dans une perspective jungienne, le symbolisme de l’image participe aux processus inconscients de la « patiente ». Elle la met également en mouvement. Son imaginaire est mobilisé par la création qui la rend responsable de son propre cheminement. Dans  » la guérison psychologique », Jung affirme que seule la personne a le pouvoir de se guérir. Elle est donc autonome, au centre de sa propre expérience. C’est elle qui est active et interprète son oeuvre, subjective par essence.

La transformation de la patiente

De même, dans l’approche gestaltiste, l’individu prend en charge sa propre expérience, ici et maintenant. De la création « artistique » à la création de soi, il n’y a qu’un pas. En prenant la responsabilité de ce qu’il crée, la patiente prend la responsabilité de son avenir. La transformation effectuée pendant, dans et sur « l’oeuvre » préfigure métaphoriquement la transformation de la « patiente ».

La créa-thérapie, laboratoire de la liberté

Dans la vie, nous rencontrons parfois des personnes qui se prennent pour des artistes alors qu’elles ne sont que créatives. Leur force: une grande confiance en elle, du moins en apparence, peu de pensées limitantes (et souvent un ego démesuré). Une mise en avant de la « persona ». A contrario, la grande majorité de mes « patientes » n’a pas été éduquée à générer mais à gérer et même plutôt à subir. La non – reconnaissance des potentiels en milieu scolaire et professionnel annihilent les talents. Telle cette patiente, architecte, qui a passé sa scolarité à être traitée de « cancre » par ses parents et ses professeurs, ou cette cadre qui n’arrive pas à prendre des risques de peur de perdre son emploi. Vous avez remarqué que dans nos sociétés seuls quelques-uns se réservent le droit d’innover ?

Or, la créa-thérapie offre justement un espace de liberté, de sécurité où valoriser sa propre personnalité. En toute égalité, sans considération hiérarchique ou sociale. Oser sans être jugé. Laisser (enfin) de côté l’efficacité. Place à l’audace ! La « patiente » retrouve le plaisir du geste. Le droit à l’exploration.

Le processus créatif est aussi important que le « produit fini »: il permet d’apprivoiser le moment présent, de renouer avec la sensorialité de la matière, des couleurs, des sons. La »patiente » agit sur son devenir. Le processus permet de modifier, enlever, ajouter, transformer les éléments. Cela favorise l’autonomie. Le droit de se transformer.

Pour découvrir le monde, l’enfant utilise tous ses sens, la fantaisie, la métaphore. Le tâtonnement, l’enchantement. Ses modes de pensées sont multiples. Loin de la pensée unique. Le passage de l’enfance au stade adulte oblige à délaisser le monde de l’imaginaire, du rêve, au profit de l’analyse et de la logique. Ainsi, en art-thérapie, la « patiente » doit réapprendre à jouer. Le droit à la naïveté.

En exprimant un problème par la création d’une image, d’une musique, d’une scène, d’un texte, la « patiente » va se donner les moyens de symboliser sans danger ses émotions intenses ou trop envahissantes. Par exemple, la fabrication d’un masque peut encourager l’expression de la colère pour mieux s’en libérer. Captée par le support artistique, elle est maintenue à distance. Elle permet de transformer des images traumatisantes en images plus positives. Apprendre le bonheur, restructurer son identité. Le droit à l’intégrité.

Au-delà de l’aspect extrêmement valorisant (la créa-thérapie booste la confiance en soi), c’est une reconquête. Le droit à la liberté.

Développement personnel ou psychothérapie ?

La différence entre le développement personnel et la psychothérapie est subtile. Dans une démarche holistique, les deux méthodes peuvent se combiner.

Le développement personnel (le coaching) répondrait davantage à un besoin d’épanouissement, immédiat et identifié, la psychothérapie à une souffrance, une blessure ancienne et enfouie. Ainsi, le premier s’intéresserait d’abord au futur et le second au passé. Le client en développement personnel serait dans une quête existentielle,le « patient » en psychothérapie dans une démarche de « guérison ».

C’est une question de demande. Si une personne souhaite apprendre à gérer sa timidité lors de ses prises de parole en public, le développement personnel lui conviendra parfaitement. En revanche, si elle a une pathologie identifiée et souhaite, par exemple, se débarrasser de crises d’angoisse invalidantes, la psychothérapie sera plus yoga2-1024x314indiquée. C’est une question de curseur. Il faut savoir le placer à la bonne distance. Certains clients/patients savent déjà ce qu’ils désirent. Celui qui franchit votre porte pour du développement personnel, vous n’allez pas d’emblée l’orienter vers un travail d’introspection, vers sa part d’ombre. C’est de lui-même qu’il pourra confier une problématique plus enfouie. Lorsqu’il sera prêt. C’est une question de posture : en début de séance, le praticien se doit de bien définir son cadre afin de sécuriser la personne. C’est une question de bon sens : on ne prend pas en charge de la même manière celui qui vient pour une raison objective, un traumatisme récent (victimes d’attentats, d’accidents de voiture, deuil d’un proche…) que celui qui décrit un malaise existentiel.

Du comment au pourquoi et réciproquement

Le thérapeute intégratif (celui qui intègre plusieurs méthodes apparemment antinomiques) jongle avec aisance entre les deux pratiques : du « comment » en développement personnel (coaching et thérapies courtes) il glissera, avec l’accord de la personne, vers le « pourquoi ». Et du « pourquoi » de la psychothérapie, il bouclera le travail sur du « comment ». Il considère même qu’une thérapie comportementale est complémentaire d’une thérapie à orientation analytique..

Pour schématiser : un client consulte pour un mal-être au travail. Nous allons le « coacher » pour qu’il puisse affronter son boss, communiquer avec ses collègues, révéler ses potentiels. Cependant, c’est souvent le cas, si ce mal-être correspond à un mal-être plus profond, fait écho à son enfance, à des nœuds névrotiques, il pourra enchaîner sur un travail psy, à la source. Car le risque serait de conditionner la personne, de la laisser baigner dans un « faux self », s’identifier à sa fonction (« je gère mon boulot »), sa « persona », en occultant sa vraie personnalité, son « soi ». Et l’inverse est vrai : une psychothérapie pourra être appuyée ou prolongée par des séances de développement personnel, histoire de bien ancrer les prises de conscience et de les transformer au quotidien.

Groupe de parole et créativité pour femmes : un dimanche par mois pour se révéler !

Les Elles du désir

Groupe de parole Les Elles du désirUn groupe de développement personnel pour les femmes à travers la parole, l’art-thérapie et la somato-thérapie.

Envie de passer un dimanche par mois entre vous, dans un espace de bienveillance, de liberté et de respect ?

Confronter ses expériences, ses ressentis, ses désirs, ses objectifs, ses différences avec ceux des autres participantes permet de comprendre ses mécanismes de défense, ses répétitions, ses pensées limitantes mais aussi d’aller à la rencontre de ses richesses intérieures.

Ensemble, vous explorerez les multiples facettes de votre personnalité, vous apprendrez à lâcher-prise, à renforcer votre confiance en vous, à vous dépasser, à prendre les bonnes décisions.

Un dimanche en 4 temps

Un temps émotionnel : chacune prendra la parole (ou pas) quand elle le souhaite, à son rythme. Tous les sujets pourront être évoqués, sans tabous: parentalité, féminité, couple, sexualité, travail…

Un temps de création : en fonction de l’énergie du groupe, nous nous focaliserons sur un thème. Vous donnerez libre cours à votre talent, votre imaginaire par le bais de l’écriture, du masque, du dessin, de la peinture, du psychodrame. Au fil des séances, chacune construira un cahier créatif, sorte de journal intime qui l’accompagnera au fil de nos rencontres.

Un temps de partage : nous nous recentrerons ensuite sur un temps de parole pendant lequel chacune pourra donner du sens à son « oeuvre », la présenter, mettre des mots, poser des intentions.

Un temps d’intégration : nous bouclerons la séance par une relaxation ou une méditation afin de ressentir et d’ancrer durablement dans son corps les différentes étapes de cette découverte de soi, les éventuelles prises de conscience et accueillir les transformations à l’oeuvre (sans jeu de mots…)

12 participantes au grand maximum (non thérapeutes, tous les âges).
Un dimanche par mois de 14h à 18h: 24 janvier, 27 février (exceptionnellement un samedi), 20 mars, 24 avril, 22 mai, 19 juin.

24 rue Geoffroy St Hilaire, Paris 5eme (métro Censier ou Jussieu)

50 euros (matériel fourni)

Animée par Anick Rosas, psychopraticienne et Claude Leray, art et psycho-somatothérapeute

Renseignements et inscription au 06 69 79 98 78

Le post post – attentats

attentats stressJ’étais en train d’écrire un article sur le bonheur.
Ma plume électronique est encore sous le choc.
On aurait tous pu être là, et d’abord, nos enfants, à « la belle équipe » ou au« petit Cambodge ». Tellement de lieux communs. Sans jeu de mots. Et les mots sont si importants qu’il faut les poser.

Samedi. Les messages fusent. Il y a ceux qui font comme si de rien n’était (encore choquée, je suis allée chez le coiffeur, besoin de m’occuper de moi, de me confronter au futile), ceux qui sont las (là). Avec Claude, nous avons parlé de la guerre en buvant du vin.

Certains ont perdu le sommeil (ou se réfugient dedans, au contraire), l’appétit ou le goût pour les activités quotidiennes. D’autres grignotent toute la journée, bossent à donf.

Beaucoup d’amis pleurent des amis (mystère de la reliance). Compassion. identification. Résurgence des deuils pas faits.
Dans ces moments, chacun peut recontacter ses failles, réactiver ses névroses : insécurité du nourrisson, fantômes transgénérationnels (victimes tues des guerres passées) qui traînent encore dans nos propres « arbres » ou dans l’inconscient collectif.

Dimanche. Envie de serrer mes proches, contre moi. De me rassurer. De les rassurer.

Lundi. Dans cette entreprise (ne pas la citer) la posture est au déni. On parle des « événements » (quel euphémisme) : « Vous n’avez pas été touché au moins ? » et puis on enchaîne sur les nominations, les promotions, les augmentations. Le menu de la cantoche.
Les promos pour les cadeaux de Noël continuent d’envahir ma boîte mails et, pire, les marques surfent sur la tragédie.En rentrant, je croise une animation « star wars » dans une vitrine des grands magasins. Tout fait sens.

Surtout, ne pas minimiser la peur, la tristesse, la colère. Surtout, ne pas les étouffer, les juger. Leur faire de la place, les écouter pour les reconnaître et les transformer.
Anxieuse pour rien. Le moindre détail fait écho à la barbarie.

Mardi soir, rue Montorgeuil, du monde aux terrasses.Il faut continuer à vivre et pourtant, j’ai ressenti un brin d’indécence. Paris surréaliste.

Pendant qu’Anne me racontait que sa fille instit avait dans sa classe une petite fille de 4 ans dont le papa avait été fusillé au Bataclan, un texto m’apprenait la naissance d’Anaïs. Joie. Paris est encore une fête ? Incipit de roman.

Mercredi. Je me concentre sur l’essentiel, les projets qui me tiennent à cœur. Je lis, je réfléchis, je cherche à me faire une opinion.

Jeudi. Grosse fatigue.
Tout le monde semble épuisé, d’ailleurs. Sentiment d’impuissance, de trahison, d’abandon. Après le soulagement d’être en vie/envie, syndrome du survivant ? Il faut dire que nous avons eu notre dose d’adrénaline et autre cortisol. Les hormones du stress en burn-out.

Vendredi. Je prends ma journée peut-être pour réanchanter Paris. Etre utile aussi.
Créer du lien.
Une belle rencontre.
Une pensée pour tous les gens formidables, enseignants, thérapeutes, médecins, infirmiers, pompiers, qui doivent faire face au traumatisme des autres depuis une semaine. La résilience, on y croit !

Voir aussi

Le monde est un happy lab ?

le monde un happy labEtre heureux est la mode. La recherche du bonheur est partout. Même dans le pré. Le monde, un happy lab ?
Etre heureux serait une disposition intérieure pour certains (question de tempérament),un entraînement pour d’autres:
Prendre conscience de « ce qui est bien pour nous » (le credo des stages en développement personnel), apprendre à lâcher-prise, à se concentrer sur l’instant présent, « l’ici et maintenant ». Voir (enfin) le verre à moitié plein. Et ce n’est pas facile…
Cultiver l’estime de soi, faire les bons choix.Ne pas se victimiser, ne pas ruminer ses frustrations et se comparer aux autres. Cela ne veut pas dire « baisser les bras » et être résigné. Ne pas se complaire dans la nostalgie mais assumer son histoire.
Trouver du sens dans son boulot, ses activités. Avoir des projets, s’engager dans des actions, être utile, motivé. L’esprit ouvert, curieux. Se sentir libre et disponible. Se nourrir de fantaisie, d’imagination. Croire en ses talents, exhiber sa créativité. Plus on y croit, plus cela marche.
Créer du lien et avoir des envies, du désir, malgré toutes les difficultés à traverser, le temps qui passe. Etre aligné avec ses valeurs.
Ecouter ses sensations, ses émotions. Assumer la joie mais aussi la tristesse, la colère, la peur, les regarder en face pour mieux les transformer, justement. Oser changer. Car le bonheur n’est pas l’absence de malheurs. Ni la recherche frénétique de plaisirs.
Etre heureux ce serait faire chaque jour un petit pas ?
Il faut bien avoir bossé sur soi,visité son ombre, appris à se décoller de sa « persona » pour enfin savourer les plaisirs minuscules.

Burn out : Quantité et reporting à tous les étages

Il n’y a pas de méthode idéale pour anticiper le burn out. Mais à chaque personnalité correspond un soutien psy différent.

Claude, 40 ans, gestionnaire en ressources humaines (!!!!) dans une PME

Lors de notre première rencontre, il  me parle de sa souffrance au travail. Salarié infantilisé par son patron, il a finit par adopter une attitude infantile: il se sent pris en faute à la moindre erreur, tremble de peur  devant la hiérarchie, se méfie de ses collègues. Replié sur lui, en mode “autiste”, il ne fait qu’aggraver son cas. “Qu’est-ce qui ne va pas en moi ? Pourquoi suis- je la cible de harcèlement ?” “je me culpabilise, je suis  sans doute nul”. Au bout de plusieurs séances, il fait le lien avec son enfance. Son boulot a réactivé son histoire familiale, ses blessures. Pour schématiser, le patron est un peu la figure du père et  les collègues, la fratrie. En travaillant sur lui, il devient plus lucide sur ses propres failles mais également perçoit celles de son entourage. Une façon de reprendre confiance en lui.

Les temps modernes

Amélie, 35 ans, est chargée d’événementiel dans un groupe international, depuis 8 ans

Elle est au bout du rouleau. Ses responsables lui demandent sans cesse d’accélérer la cadence. “On m’a embauché pour mes qualités, là, on me demande de la quantité. Ils sont de plus en plus impitoyables ! Je n’ai plus le temps de réfléchir, d’être imaginative. Ma charge de travail est telle que je fais maintenant des erreurs. Or, nous n’avons pas droit à l’erreur” se confie-t-elle en larmes. Son coeur de métier  a changé: elle passe plus de temps à répondre à des mails, à faire des présentations Power Point et autre tableau excel  pour justifier son activité qu’à exercer ses talents.

Lors des séances, je l’encourage à mettre son énergie ailleurs, à l’extérieur, à penser à elle. Désormais, elle fait du sport, surveille son alimentation, s’investit dans l’humanitaire. Du coup, dans son service, elle instaure de la distance, introduit de l’humour dans ses relations  aux autres, tourne les problèmes en dérision. Et puis, elle a décidé de faire un point avec son responsable toutes les semaines. “Il n’en tient pas forcément compte mais j’ai l’impression que son regard sur moi a changé. De toutes façons, le fait de m’exprimer, de m’imposer calmement, m’apaise. »Et lorsqu’il lui demande d’emmener en vacances son ordi et son téléphone pro, c’est non. Fermement.

9 thérapeutes, 3 jours, un thème

9 thérapeutes 3 jours 1 thème avec les Thérapeutes parisiensPrenons la rentrée du bon côté ! j’organise le troisième week-end des Thérapeutes Parisiens sur le thème des émotions les 11, 12 et 13 septembre.

9 thérapeutes, 3 jours, un thème

Médecine Traditionnelle Chinoise, Sophrologie, ACT Thérapie d’acceptation et d’engagement, harmonisation posturale, thérapie par la couleur, naturopathie, constellations familiales, écriture thérapeutique, art-thérapie.

Lorsque l’émotion est réprimée, elle s’inscrit dans le corps et ressort sous forme de manifestations psycho- somatiques. L’enjeu n’est pas d’annihiler son émotion ni de l’exprimer à tort et à travers mais d’apprendre à la maîtriser et à l’utiliser de façon positive. Au sein d’un petit groupe, vous découvrirez, dans le respect et la bienveillance, des outils issus de plusieurs disciplines complémentaires pour gérer concrètement vos émotions au quotidien et peut-être rencontrer la joie. Les 9 intervenants ont imaginé un protocole original, entrelacé leurs techniques. Ils considèrent la personne dans toutes ses dimensions, intellectuelles, corporelles et sociales et s’attachent à encourager son développement par le lâcher-prise, le mouvement et la créativité.

Programme complet dans le flyer ci-joint : flyer sept 2015

Renseignements, inscriptions : 06 63 90 53 79

Hexakosioihexekontahexaphobique ?

Ereutophobique ? Acérophobique ? Achluophobique ? Aichmophobie ? Hypégiaphobique ?

La phobie est une peur panique incontrôlable, non justifiée, démesurée. Un motif de consultation.

Votre rythme cardiaque s’affole à la vue d’une araignée, vous avez l’impression d’étouffer lorsque vous rentrez dans un cinéma, vos muscles se tétanisent lorsque vous montez dans un ascenseur, votre tête tourne lorsque vous avez rendez-vous chez le médecin, vous avez des trous de mémoire quand vous devez prendre la parole en public. Et la montée d’adrénaline inhérente à la peur ne fait que l’amplifier. Nul doute : vous êtes phobique (et ça se « soigne »).

On distingue les phobies sociales, lorsque l’individu est confronté aux autres et les phobies d’objets (seringues…) d’animaux (araignées, souris, serpents…), de situations (peur des lieux fermés, du vide, de l’eau, de l’obscurité).

Vous avez peur du poulet ?

Il y en a pour tous les goûts : il existerait près de 6500 types de phobies ! Chacune a un nom : Alektorophobie ? C’est la peur du poulet. Butyrophobie ? La peur du beurre. Coulrophobie ? La peur des clowns.

La phobie semble se développer le plus souvent chez les personnes qui veulent tout contrôler: l’impossibilité de prévoir à l’avance les réactions des éléments qui ne dépendent pas d’elles, est insupportable.

L’attitude la plus répondue est l’évitement : telle personne préfère passer ses vacances en France plutôt que de prendre l’avion pour l’étranger, telle autre, ne va jamais dîner chez des amies de peur d’avoir envie d’uriner ailleurs que chez elle, telle autre enfin, ne met jamais les pieds à la campagne pour ne pas croiser une limace.

Quand consulter ? Lorsque la phobie entrave la vie quotidienne et tourne à l’obsession, lorsque la souffrance psychique est constante. Par exemple, si vous souffrez d’agoraphobie et que vous vous privez ainsi de vie sociale, cela vaut le coup. En revanche, si vous avez la phobie des singes et que vous ne travaillez pas au zoo de Vincennes, ce n’est pas nécessaire. A noter : certaines phobies sont « communes » chez les enfants et s’estompent généralement ensuite: phobie du noir, des gros animaux…pas besoin de les traîner chez le « psy ».

Quelques trucs pour surmonter la phobie

Dédramatiser et ne pas se culpabiliser (« je sais au fond de moi qu’il n’y a pas de danger et je ne suis pas un être « anormal », nous sommes nombreux à avoir ces symptômes » )
Comprendre son origine (« elle et certainement liée à mon accident de vélo »)
Se confronter à elle (« je vais à une manifestation pour essayer d’approcher la foule »)
Se forcer petit à petit à petit à ne plus agir en fonction d’elle (« je pars pas en voyage en avion, tant pis pour ma phobie de l’avion, je ne veux plus qu’elle soit invalidante »)
Se concentrer sur sa phobie à l’aide de la relaxation, de la visualisation, de la sophrologie ou de l’hypnose en tentant de se raisonner (« ma peur est irrationnelle »)

Marcher dans l’alliance : ma méditation active

Aller à un rendez-vous à pied est devenu une habitude. Ma méditation (active) à moi. Un rythme à prendre : j’arpente les rues à grandes enjambées, je freine à l’approche des nuages de piétons surgissant des bouches du métro. Mes pensées s’éclaircissent, se précisent, s’ordonnent. Je travaille en marchant. J’aime la rumeur citadine.

C’est ainsi que j’ai osé proposer à certains “patients” (ceux avec qui il existe une véritable alliance thérapeutique), de nous retrouver le temps d’une séance ou deux, dans un café ou un parc parisien et de déambuler, ensuite, ensemble. Autre lieu, autre sentiment. C’est un déplacement du cadre (le cabinet), dans le plus grand respect du cadre (thérapeutique). Le cadre permet le hors-cadre, si la sécurité est posée.

L’alliance est toujours là, encore plus forte, même. Parfois, l’intimité du tête à tête persiste : nous nous sentons seuls au monde. Nous partageons la même posture (côte à côte). Un espace de rêverie.

Et parfois, au contraire, nous nous « montrons » au monde : la présence des autres transforme notre relation. Je vois « mon accompagné » en situation. Le regarde vivre, croiser un autre regard que le mien. Et réciproquement. Magie du transfert et du contre-transfert.

Au-delà de cette vertu comportementale, marcher ensemble permet de s’exprimer corporellement. « L’accompagné » est acteur, il bouge, se redresse, hâte le pas, s’arrête pour capter une scène. L’accompagnant aussi. La tête et les jambes.

Curieusement, la parole aussi semble se libérer plus facilement. De la sensation de liberté, d’égalité, la créativité surgit comme une confidence.