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Trouver sa juste place

 « Mûrir, c’est trouver sa place dans le monde » (Emmanuel Mounier).

Pour se sentir exister pleinement, en famille, dans le couple, au travail, dans un groupe d’amis, il est essentiel de se sentir à sa juste place. Il ne s’agit pas de la « garder » contre vents et marées mais d’avoir toujours une place dans laquelle nous nous sentons bien et accepter d’en changer, au fil du temps, de se dé-placer. Sortir de sa posture d’Enfant et devenir un Adulte responsable.  

Déjà, être à sa place dans l’espace ne va pas de soi. Comme l’explique Claire Marin dans son ouvrage « Etre usa place », dès la cour de récréation, les garçons et les filles n’investissent pas les mêmes endroits.

D’ailleurs, pour la philosophe, être à sa place relève d’un sentiment intérieur plutôt que d’une position géographique. Changer de lieu pour se révéler, procède souvent de l’illusion. Il y a néanmoins un plaisir du dé-placement : investir un nouvel espace peut engendrer des idées neuves, nous dépayser.

Entre sûreté et liberté

Nous naviguons toujours entre l’envie d’ancrage (la place que nous avons depuis toujours) et l’envie d’ailleurs (une nouvelle place). Entre sûreté et liberté. Et de toutes façons, nous pouvons toujours choisir de nous échapper, par l’imagination.  Eloge de la fuite !

Claire Marin cite Virginia Woolf qui évoque « la chambre à soi », un espace qui nous autorise à être nous-même, un espace de « temps à soi ». Un lieu à part, intime. Elle cite également Annie Ernaux, auteur justement de « La place »,  qui parle de « vrai lieu », une manière de se sentir authentique.

Trouver notre place, c’est nous ajuster tout le temps, ce qui correspond à une insécurité fondamentale. Nous avons peur d’être déplacé, remplacé. « Reste à ta place »,  » se faire une place », « avoir une bonne place » , « remettre quelqu’un à sa place », ces expressions communément utilisées dénotent que la place se prend par rapport aux autres. Nous essayons de trouver la bonne distance spatiale, sociale, culturelle, symbolique.

Le faux-self

 Les « people pleasure », les hypersensibles, en particulier, en décalage constant avec leur environnement, adoptent une posture de « faux self », mimétique pour plaire à tout le monde. Etre dans le moule, ne pas faire de vagues semble, paradoxalement, leur façon d’être à leur place. Ils ne prennent pas position, acceptent des postes trop étriqués, aiment jouer les sauveurs. Certains encore sont convaincus qu’ils ne méritent pas leur place et qu’un autre la mérite davantage. Ils se vivent comme des imposteurs, s’excusent de tout à tout bout de champ. Ils sont capables de refuser un compliment, une promotion. Perfectionnistes, procrastinateurs, ils ne se jugent jamais à la hauteur et s’auto-sabotent.  Certains enfin jouent indéfiniment le même rôle (le leader, l’amuseur, la victime…). Au risque qu’un jour, leur carapace se craquelle : ils ruminent leurs frustrations, explosent et sont capables de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Les liens d’attachement, l’éducation

La difficulté de prendre sa juste place procède très souvent des liens que le bébé crée (ou pas) avec ses figures d’attachement. S’il se sent en sécurité, aimé, il trouve naturellement  sa place. Celui en revanche dont le lien d’attachement est insécure (mère en deuil, en dépression…), peut se sentir rejeté, abandonné. Il n’est pas à la « bonne place ».

En grandissant, en développant ses capacités d’empathie, vers 3/ 4 ans, l’enfant réalise que les autres pensent et agissent différemment de lui. Il doit alors s’affirmer dans sa famille, au sein de son éventuelle fratrie. Cela se fait harmonieusement lorsque ses parents sont attentifs à ses besoins. Il se sent reconnu, il mérite qu’on lui porte de l’attention. Flexible, il apprend à s’adapter, à passer aisément d’une place à l’autre. Adulte, il aura en principe confiance en l’autre à moins qu’il ne rencontre des personnes « insécures » qui le mettent en difficulté (conjoint ou manager toxiques…) mais en général, il tirera son épingle du jeu.

Lorsque sa famille est dysfonctionnelle, l’enfant peut être « triangulé » : les parents le font entrer dans leur relation, l’amalgame à leur pathologie. Il peut se sentir « mauvais », sans valeur. Inconsciemment, il sait qu’il n’est pas à sa place. Il va alors soit s’opposer, soit se dévaloriser et valider ainsi les jugements négatifs portés sur lui. Adulte, il peut se figer dans cette posture qui devient un comportement automatique.

Les freins

Plus généralement, une éducation autoritaire et son cortège d’injonctions, le culte de la perfection, un frère ou une sœur qui captent toute l’attention, un sentiment de honte ambiant (souvent corrélé à des secrets de famille), un sentiment d’illégitimité (névrose de classe, par exemple), les loyautés familiales comme la crainte de trahir son milieu d’origine, un parent qui nous a considéré comme son médicament (l’enfant soignant…), il y a plein de raisons ancrées dans nos névroses familiales qui nous empêchent de prendre notre juste place.

Cependant, parfois, la place que nous occupons malgré nous va orienter agréablement la suite de notre parcours. Elle nous oblige à sortir des sentiers battus, à évoluer d’un monde à l’autre. Il faut une violence symbolique, insolente, pour s’extirper de son milieu. Pérec, également cité par Claire Marin,  le résume parfaitement « Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. Prendre le risque de changer de place, c’est prendre celui d’être balloté par des vents contraires et d’échouer en terra incognita, prendre le risque de découvrir et d’être surpris par ce qu’on découvre ».

Se libérer de ses schémas  

 Prendre sa place, c’est adopter une posture d’adulte, savoir dire non, s’extirper de sa partie « enfant », oser choisir un autre chemin, d’autres valeurs que celles rêvées pour nous par les autres.

Repérer nos comportements répétitifs, identifier leur origine, est un premier pas pour s’en libérer. Avec l’aide de votre thérapeute, vous pourrez démonter la mécanique de vos croyances et poser des actes qui petit à petit deviendront de nouveaux comportements, plus adaptés à l’ici et maintenant. S’entrainer à donner votre avis, à réfuter un argument, à dire non mais aussi en s’appuyant sur :

  • La métaphore de l’enfant intérieur afin de ressentir de l’empathie pour nos parties blessées, apaiser nos blessures traumatiques et faire surgir davantage l’Adulte en nous.
  • La Gestalt à travers la « chaise brûlante » : faire dialoguer nos différentes parties (enfant/parent ou corps/cœur/esprit)
  • La matrice de la thérapie ACT et s’engager à faire des petits pas en faveur de nos valeurs, notre raison d’être.
  • La  cartographie de la Logique Emotionnelle : agir en conscience, ralentir, pour mieux répondre à ses besoins/désirs de sécurité, d’identité et de sens.
  • L’Analyse Transactionnelle : noter les signes de reconnaissance positifs que les autres nous témoignent et en demander
  • La « ligne de vie » inspirée de l’ICV : noter les grandes étapes de notre existence et repérer les rôles que nous avons endossés pour être acceptés et trouver comment les dépasser

 

 

Victime du syndrome de l’imposteur ?

 

 

Vous rejetez vos réussites en les attribuant à des éléments extérieurs ? Vous doutez en permanence de vos capacités ? Vous développez une sorte d’habileté à vous déprécier ? Vous ruminez vos échecs en boucle ? Vous êtes habité par un sentiment d’illégitimité ?

Ce fameux syndrome de l’imposteur est corrélé à la peur d’être démasqué. « Quand mon chef s’apercevra que je ne suis pas à la hauteur, il va me licencier », « J’ai réussi parce que j’étais au bon endroit, au bon moment mais ce ne sera pas toujours le cas », « j’ai eu un coup de bol mais la roue va tourner ».

Il est amplifié par la société de la performance, de la persona. Il « faut » être visible partout, s’exhiber. Beaucoup de personnes voulant être parfaites (on rejoint le perfectionnisme),  s’épuisent au travail, d’où un risque de burnout, et comme la perfection n’existe pas, elles valident ainsi leur sentiment d’incompétence. D’autres sous-estiment d’emblée leurs capacités et tombent dans la procrastination, les troubles anxieux, le stress ou la dépression.

Un inconfort permanent

Bref, ce syndrome peut freiner la créativité et la « bonne prise » de risque qui favorisent la confiance en soi. Et c’est un cercle vicieux. Il peut même se traduire par une perte d’authenticité, tant on cherche à prouver, à se justifier. Telle Sylvia constamment dans le « faux-self » pour tenter d’être dans le moule et reconnue par ses chefs.

En France, en particulier, où les grandes écoles et les cursus universitaires sont sur-valorisés, la relation à l’échec est stigmatisée. Les autodidactes, ceux qui ont pris des chemins de traverse sans obtenir les diplômes officiels, souffrent de ce symptôme (appelé justement « syndrome de l’autodidacte »). « J’ai monté ma boîte et je donnais le change mais au fond de moi, j’étais pétri d’incertitudes. Très difficile alors de me faire payer au juste tarif ! » explique Manuel.

Mépris de classe

Ce syndrome est vivace chez les « transfuges de classe » (ou névrosés de classes) ceux qui, comme le dit Annie Ernaux « le cul entre deux chaises », évoluent d’une classe sociale à une autre. C’est ce que relate aussi Edouard Louis dans son roman « En finir avec Eddy Bellegueule ». Cette évolution est source de contradictions entre les codes de leur nouveau milieu et ceux de leur milieu d’origine. Ils se sentent parfois victimes d’un certain mépris de classe. D’où le sentiment d’imposture.

On le retrouve chez les personnes issues de l’immigration. Je pense à Malika qui quittait le boulot la dernière tous les soirs, au détriment de sa vie sentimentale. Nous avons découvert ensemble qu’elle était animée par un conflit de loyauté vis-à-vis de sa famille qui s’était « saignée aux quatre veines » pour qu’elle fasse de « bonnes » études et qui nourrissait un désir flagrant d’intégration. « Nous devions être irréprochables pour être acceptés dans notre quartier ».

Impression de décalage

De même, les personnalités atypiques qui ont depuis l’enfance une impression de décalage souffrent de ce syndrome. Sans doute parce que leur manière de fonctionner sort du cadre habituel. Marine recevait de bonnes notes à l’école sans avoir l’impression d’avoir beaucoup bossé. « Je ne le méritais pas ».  Et, à l’inverse, Jessica s’appliquait de peur d’échouer et niait également ses mérites. « C’est parce que j’ai travaillé que j’ai de bons résultats ». Dans tous les cas, elles pensaient toutes les deux que les enseignants finiraient par comprendre qu’elles n’étaient pas intelligentes.

la crainte d’essuyer un refus

Aujourd’hui, Marine et Jessica éprouvent toujours ce sentiment. « Lorsque je candidate pour un poste, je suis terrorisée à l’idée de faire le mauvais choix, je me compare aux autres et je trouve toujours des gens qui ont plus d’idées que moi. Bref, je me sens malhonnête » confie Marine. Jessica, elle, se dévalue tellement qu’elle a décliné un entretien dans la société de ses rêves. « J’ai les qualifications mais j’étais trop anxieuse pour me confronter au recruteur. J’ai préféré passer à côté de l’opportunité plutôt que d’essuyer un refus ».

Enfin, à niveau égal, les femmes se sentiraient moins légitimes que les hommes. Elles se conformeraient inconsciemment aux clichés du patriarcat.

La vie perso

Evidemment, le syndrome de l’imposteur peut aussi s’étendre à la vie perso. Une personne qui ne s’aime pas ne se sentira pas digne de l’amour que lui manifestent ses proches. Louise a préféré saboter sa relation amoureuse afin d’éviter la souffrance d’une éventuelle rupture. « J’avais développé un complexe d’infériorité et une jalousie maladive » regrette-t-elle, après sa thérapie. Roxane a discuté pendant des mois avec un homme sur un site de rencontres. Mais elle n’a jamais accepté de « date »: « J‘avais peur qu’il me trouve moins belle que sur les photos et qu’il se dise qu’il y avait erreur sur la marchandise ».

Chagrin d’école

Il s’origine bien souvent dès l’enfance. C’est ce que Daniel Pennac décrit dans « Chagrin d’école ». Laura a été bercé de messages négatifs de la part de ses figures d’autorité. Elle a grandi dans la crainte de ne pas être au niveau exigé par ses parents et de les décevoir en ne comblant pas leurs attentes. D’où une ambition débordante pour éviter le sentiment de honte et le rejet. Effectivement, si des parents projettent des attentes élevées sur leurs enfants ou mettent une distance émotionnelle entre eux, cela peut engendrer une insécurité durable qui se traduira plus tard par ce syndrome de l’imposteur.

Enfin, certains événements ressentis comme traumatisants (rupture, licenciement…) peuvent déclencher également ce syndrome, même à l’âge adulte.

                               Quelques conseils

Comment s’en sortir ? Faire taire la petite voix qui ne cesse de vous dénigrer ? Apprendre à s’apprécier sans condition, à être plus indulgent envers soi-même ?

Ce symptôme, c’est le revers de la médaille, nous permet de travailler sur notre valeur, de dépasser nos peurs, nos limitations. Lorsqu’on le prend en main, on le surmonte !

  • Conscientiser son origine : injonctions parentales, traumatismes, peur de l’abandon, transfuge de classe, personnalité atypique…il peut être pertinent de consulter pour creuser votre histoire, les traumatismes qui ont engendré une faible estime de soi. Plus on comprend nos pensées limitantes, plus on va pouvoir les changer.
  • Notez tous les signes de reconnaissances positifs que vous recevez, vos victoires, les circonstances factuelles (félicitations, augmentation…). Afin de déjouer les pensées automatiques (« c’est une erreur d’appréciation de la part de mon chef »), examinez les causes réelles du succès (vos propres capacités, vos innovations…). En clair, doutez du doute. Demandez-vous : mon doute est-il justifié ? Quelles sont mes peurs ? De mal faire ? D’être jugé ? Quel besoin se cache derrière ?
  • Apprenez à être un bon parent pour vous-même. Le rapport que vous avez avec vous-même est déterminant. Ecrivez par exemple une lettre relatant vos expériences, vos connaissances, la valeur-ajoutée que vous pouvez apporter aux autres, les obstacles que vous avez traversés.
  • Anticipez la réussite, plutôt qu’appréhender systématiquement l’échec. Au lieu de vous dire « Je vais échouer », dites-vous « Je vais faire mon possible pour réussir ».
  • Dédramatisez ! Vous n’êtes pas seul à éprouver ce syndrome. Nous savons qu’il touche un grand nombre de personnes à un moment donné de la vie. L’accepter, en parler, permet de s’alléger, de  démystifier et de relativiser. N’oubliez pas non plus que la perfection n’existe pas et que vous avez droit à l’erreur. Un collègue vous fait une remarque ? Demandez- vous s’il est lui-même légitime !
  • Entourez-vous de personnes qui croient en vous et valident vos compétences professionnelles et relationnelles. Ne tendez pas le bâton pour vous faire battre : ne demandez conseil qu’à des personnes véritablement bienveillantes et dont la critique est constructive. Acceptez les compliments et assumez vos succès en les partageant, en vous félicitant.
  • Libérez-vous des injonctions :  » Prends sur toi”, « Il faut être courageux”, « Tu peux mieux faire”, “Échouer n’est pas une option”, “C’est pas mal, mais j’attendais mieux de toi”, “Quand on veut, on peut”, “Ce n’est jamais assez”, “Donne-toi du mal,Allez, va plus vite”, Avec toi, faut pas être pressé 
  • Enfin, comparaison n’est pas raison. Evitez d’envier celui qui a plus d’expérience que vous. Peut-être n’est-il pas excellent partout ! Pourquoi le mettre sur un piédestal ? Pour quelle raison serait-il mieux que vous ? La course au succès est vaine. Erigez – le plutôt en source d’inspiration !   

Les ruminations

Un rendez-vous de travail qui se passe mal, un ordi qui plante, une dispute avec un ami ou plus grave, l’annonce d’un licenciement, d’une maladie, d’un décès, autant de faits quotidiens ou tragiques qui entraînent des idées fixes, des ruminations.  Elles surviennent souvent après un choc émotionnel, nous hantent, deviennent des pensées automatiques qui tournent en boucle dans notre tête. Les profils atypiques, parce qu’ hypersensibles, hyperogitateurs et perfectionnistes, sont  de bons candidats à cet « overthinking ».

Nous avons, parait-il, plusieurs dizaines de milliers de pensées par jour. « beaucoup de nos contemporains ont le sentiment de « penser trop », mais en réalité, ils sont surtout la proie de pensées incontrôlables » explique Fabrice Midal, philosophe et fondateur de l’école occidentale de méditation. Et il ajoute » ces avis, jugements nés à foison dans notre société du commentaire, entravent l’expérience directe qu’ils pourraient avoir des événements. « Ça parle » sans cesse en eux, et c’est cet envahissement passif qui est dommageable ». Ainsi, les ruminations, sont particulièrement épuisantes, inutiles et pénibles. D’ailleurs, le terme même de « ruminations » a des connotations négatives. Et plus nous ruminons, plus nous sécrétons du cortisol et moins nous pensons clairement.

Pensées sans solutions 

Notre cerveau a toujours une bonne raison de nous  proposer une pensée. Pour notre survie, il attire simplement notre attention sur un fait. Se poser des questions, interroger le réel est d’ailleurs légitime et salutaire. Les ruminations ,elles, se distinguent des simples pensées, du doute, de l’inquiétude et du regret par leur caractère répétitif et l’absence de solutions, d’actions. Elles engendrent des ressentis désagréables :  nous revoyons le visage contrarié de notre interlocuteur, nous élaborons les réponses que nous aurions pu faire, nous déplorons les éventuelles conséquences, nous nous inquiétons pour l’avenir, nous nous focalisons sur un événement passé.

Notons que les surefficients mentaux, zèbres, HP, hypersensibles, bipolaires, tous les atypiques qui ont une pensée en arborescence, tiraillés par tous les choix possibles, cogitent sans cesse, coupent les cheveux en quatre, et sont sans doute plus enclins aux ruminations que les « normaux-pensants ».

Désir de sécurité

En général, les ruminations surviennent quand nous nous sentons menacés et sommes donc en état de défense. L’émotion associée est la peur qui a pour corolaire la fuite. En ressassant, en imaginant le pire, en se culpabilisant, nous entretenons cette peur comme  nos représentations, notre cinéma intérieur.  Ainsi, nous avons l’habitude de rajouter à ces ruminations initiales une nouvelle couche de ruminations qui créent de la détresse, de la honte, de la lassitude, de la colère…C’est la double peine. Nous jugeons durement nos ruminations, nous essayons de les masquer, nous nous disons « je ne devrais pas », « Les autres ne sont pas comme moi », « Je suis nul »… Les craintes, le ressentiment s’auto-cultivent. Nous envenimons le problème. Résister, c’est persister ! Derrière la peur, l’anxiété, le contrôle se niche un désir de sécurité. Se demander alors « Qu’est-ce que je peux ajouter à ce que je fais déjà pour mieux nourrir ce désir ? »

Quelle histoire me racontent-elles ? 

Lorsque ces ruminations se présentent, nous pouvons  simplement nous interroger « Qu’est-ce que j’ai envie de faire d’elles ?  » Peut-être,  les observer avec neutralité, au lieu de les éviter, de les chasser. Quelle histoire me racontent-elles ? Est-elle utile ? Me fait-elle avancer ? Qu’est-ce que j’ai plutôt envie de croire afin de rebondir et passer à autre chose ? Autrement dit, nous pouvons  les accueillir jusqu’à ce qu’elles ne nous gênent plus. Exactement comme en médiation, cela permet de prendre de la distance. Ensuite, nous pourrons choisir une autre narration, remplacer les scénarios anxiogènes par des meilleurs. Enfin, il est bon également de diriger notre énergie vers une activité créative ou sportive.

Penser pour ne pas ressentir ?

Perso,- il faut que je creuse le sujet -, je pense que ces ruminations nous permettent inconsciemment de faire barrage à nos angoisses existentielles, nos traumatismes, nos blessures refoulées, enkystées dans notre cuirasse musculaire. L’intellectualisation comme rempart à la pulsion ? C’est peut-être la solution que nous avons trouvée, pour le moment, pour annihiler nos sensations. Oser se demander où se trouve physiquement l’anxiété, respirer à cet endroit là, laisser surgir les images et les souvenirs pourrait être une piste. Réconcilier l’esprit et le corps. Comme toujours. Encore et en corps.

Quel est votre Ikigai ? (Psychologies magazine, septembre 2021 et hors-série mars 2024

 L’Ikigai, cette activité qui vous fait vibrer, n’est peut-être pas celle qui vous fait gagner votre vie. Mais elle est nécessaire à votre équilibre. Etes-vous guide ? Architecte ? Artisan ?Concepteur(trice ?). Vous pouvez faire le test que j’ai co-écrit avec Flavia Mazelin Salvi, pour Psychologies magazine.

Lire aussi :

En 2019, je cerne mon IKIGAI

Le neuro-atypique/hypersensible au boulot

Des pistes pour attaquer la rentrée 

Redéfinir son projet de vie 

Maintenir la motivation et prévenir le burn-out 

Switch ou pas switch 

Plus de jus dans l’open-space 

Se protéger des personnes malveillantes en entreprise 

 

Rédéfinir son projet de vie

téléchargementEn janvier, je vous ai parlé de l’Ikigai. Ce drôle de concept, inventé au XIVe siècle, nous vient tout droit de  la région d’Okinawa, au Japon. Il désigne la « raison d’être » de chaque vie. Chercher son Ikigai, c’est fouiller au plus profond de soi et regarder ce qui est réellement signifiant. L’ikigai – « Iki », la vie, et « Kai » « la réalisation de ce que l’on attend et espère » – conjugue idéalement nos passions, vocations et missions.

Aujourd’hui, je vous propose de définir ou redéfinir votre projet professionnel en trois étapes.

1)DEFINISSEZ VOS QUALITES,VOS TALENTS

Notez ce que vous aimez faire avec aisance, ce qui a du sens pour vous. Ce sont les qualités et compétences que votre entourage vous reconnaît  ou que vous vous attribuez vous-mêmes. Souvenez-vous pour cela des remarques positives de votre famille, vos amis, vos profs, vos collègues. Vous pouvez aussi les interroger en leur envoyant ce questionnaire :

  • Quelles sont mes principales qualités ?
  • Mes principaux défauts ?
  • As-tu souvenir d’une ou plusieurs situations où j’ai pu te marquer positivement ?
  • Peux-tu me raconter brièvement la/les situations et préciser pour chacune d’elles, en quelques mots, les talents et qualités qui s’y révélaient ?
  • Quels talents particuliers me prêtes-tu ?
  • Qu’est-ce qui me distingue des autres ?
  • Si j’étais un animal, lequel serais-je ? Pourquoi ?
  • Dans quels cas me recommanderais-tu à quelqu’un ?
  • Si tu devais choisir mon futur métier, lequel serait-ce ?
  • Si je participais à un projet d’équipe, dans quel rôle je réussirais le mieux ? Chef de projet, acteur, apporteur d’idées ? Autre ?

2) RETROUVEZ VOS REVES D’ENFANT

Ce sont souvent eux, nés d’un désir véritable, qui parlent le mieux de vous. Repensez et revivez ce qui vous passionnait, vous motivait quand vous étiez enfant et ado. Lire, écrire, dessiner, bricoler, rêver, apprendre, s’occuper des autres, faire du théâtre, de la musique, du sport ? Peut-être que votre famille jugeait cela utopique et vous en a détourné ?

Demandez-vous ce que ces rêves provoquent encore en vous (motivation, regrets, indifférence…). Pourriez-vous leur redonner une place dans votre vie ?

3)   ECOUTEZ VOTRE JALOUSIE

Vous le savez, ce que vous reprochez ou enviez à quelqu’un parle systématiquement de votre désir. L’autre est notre miroir et donc le meilleur outil de connaissance de soi.

  • Notez trois motifs de jalousie. C’est difficile, hein, de noter ses parts d’ombre ? Même si vous avez honte, ne vous censurez pas ! Pensez à des personnes qui, elles, possèdent ce « quelque chose » qui vous rend jaloux…
  • Ecrivez le désir qui se cache derrière chaque sentiment de jalousie
  • Inscrivez  les actes que vous pourriez poser pour vous rapprocher de ce désir.

A partir de ces trois exercices, vous avez déjà une « petite idée » de comment vous réorienter, n’est-ce pas ?

Voir aussi : https://cabinet-therapies.paris/2019-cerne-ikigai

Les bonnes résolutions: mes mantras

49732808_10157394139074893_3295322617157779456_nJ’arrête de fumer, je me mets au régime, je m’inscris à la gym, je mange bio, je m’engage dans une action humanitaire, je change de job…Les bonnes résolutions fonctionneraient un peu comme des mantras, des formules puissantes et sacrées.

Une année qui débute, c’est comme un anniversaire ou la rentrée des classes. Un marqueur dans notre existence.

Face aux difficultés du quotidien, aux turbulences sociétales,  nous avons  besoin d’être confortés dans l’idée que nous pourrons maîtriser l’avenir. Les bonnes résolutions relèveraient presque de la pensée magique, en tous cas de la visualisation positive ou de la loi d’attraction : si on y pense très fort, elles peuvent se réaliser.

Ce passage (pas sage) d’une année à l’autre serait une balise dans le temps, une manière peut-être de le contrôler, de le ralentir. O temps, suspends ton vol ! Prendre de bonnes résolutions aurait pour corollaire  le dépassement de soi et  correspondrait au fantasme de l’éternelle jeunesse.

C’est vrai, elles permettraient d’effacer les moments difficiles, de rompre avec le passé et de s’ouvrir au changement. C’est le sens de la fête qui y est associée.

Elles ont quelque chose à voir avec l’espoir d’un  monde meilleur, d’un être meilleur. Un peu comme l’enfant qui promet que, cette année, il va bien travailler à l’école pour être aimé de ses parents. Alors, régressives les bonnes résolutions ?

Elles représenteraient le rempart contre notre sentiment d’impuissance. Le risque : être vite rattrapé par le principe de réalité. Car beaucoup de  bonnes résolutions sont abandonnées et laissent  place aux éternelles frustrations. Le présent fait alors pâle figure au regard de notre idéal de perfection.

Quelques idées pour que les bonnes résolutions 2019 se concrétisent durablement :

Faites le point sur vos résolutions de l’année passée

Dressez la  liste de celles  que vous avez occultées et de celles  que vous avez remplies. Etaient-elles atteignables ? Pourquoi ne les avez-vous pas atteintes ? Comment auriez-vous pu faire ? Quelles sensations éprouvez-vous en pensant à celles qui ont été réalisées ?

Demandez-vous : qu’est-ce que je veux vraiment changer cette  année ?

Posez-vous pour réfléchir et trier vos idées. Plus elles se rapprochent de vos valeurs, de vos aspirations, plus elles sont justes. Sans véritable désir, pas de motivation.

Challengez-vous !

Listez vos ressources et identifiez les obstacles éventuels, établissez des priorités et  écrivez un  plan d’action stimulant. Halte à  la procrastination ! Faites de petits pas tous les jours pour que vos bonnes résolutions ne se transforment pas en vœux pieux ! N’allez pas chercher midi à 14 heures. Fixez-vous des objectifs SMART : Simples, Mesurables, Ambitieux, Réalisables et Temporels.

Visualisez le résultat

Fermez les yeux, imaginez que chaque bonne résolution se concrétise.   Prenez le temps de ressentir dans votre corps le bien-être que ce changement vous procure. Et n’hésitez pas à retrouver ce ressenti lorsque le découragement se pointe.

Soyez bienveillant avec vous-même !

Apprenez à vous remercier, à reconnaître vos efforts, vos succès. Peut-être les noter dans un carnet ? Osez affirmer vos bonnes résolutions, confiez-les à vos proches  ou partagez-les sur les réseaux sociaux : formaliser aide à s’engager. N’hésitez pas à vous nourrir de l’expérience de personnes inspirantes.

A lire :

Mes bonnes résolutions en action de Michelle Jean Baptiste  Fortuna)

 

 

 

 

 

En 2019, je cerne mon Ikigai !

MethodeIkigai.001Si vous êtes d’humeur japonisante, vous pouvez cerner votre Ikigai. Savez-vous que nous avons tous notre Ikigai ?   Ce drôle de concept, inventé au XIVe siècle, nous vient tout droit de  la région d’Okinawa, au Japon. Il désigne la « raison d’être » de chaque vie. Chercher son Ikigai, c’est fouiller au plus profond de soi et regarder ce qui est réellement signifiant. L’ikigai – « Iki », la vie, et « Kai » « la réalisation de ce que l’on attend et espère » – conjugue idéalement nos passions, vocations et missions.

Une étude a démontré que l’ikigaï est facteur de bonne santé et de longévité. D’ailleurs, la région d’Okinawa  compte en effet un grand nombre de centenaires !

Un des volets de l’ikigaï concerne la relation au travail, source de plaisir et de développement personnel. L’ikigaï serait la jonction et l’équilibre entre quatre composantes :

  •  ce que j’aime faire
  • ce dans quoi je suis doué
  • ce dont le monde a besoin
  • ce pour quoi je peux être payé

l’ikigaï est une question d’équilibre. Si une composante est privilégiée par rapport aux autres, alors il n’y a pas équilibre, et donc il n’y a pas ikigaï.

L’ikigaï est donc utile  pour celui qui recherche un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle, et davantage de sens dans son travail.

ikigai (1)

  • Qu’ est-ce que vous aimez? Quels aspects de votre vie vous font vraiment sentir vivant?
  • Quel est votre talent?  Qu’est-ce que vous réussissez naturellement, sans grand effort?
  • Quelle cause voulez-vous fendre ?   Quel changement et valeurs voudriez-vous apporter dans le monde ?
  • De quoi les autres ont besoin, envie ?

Prenez le temps d’écrire les mots clés, les   idées qui vous viennent spontanément  à l’esprit pour chaque cercle, puis regardez comment les cercles peuvent se relier les uns aux autres.

Votre Ikigai se situe en plein centre de votre vie, au croisement de tous vos centres d’intérêts…il n’est pas simple à trouver !

Dans les prochains jours, et régulièrement en 2019,  veillez à concrétiser votre Ikigai !

Switch ou pas switch ?

Vous êtes encore en  vacances, les pieds dans l’eau, et déjà, le vague à l’âme en songeant à la rentrée. Ral bol des bullshit jobs ? Vous vous demandez même si vous n’allez pas négocier une rupture conventionnelle et lancer votre start-up à l’autre bout de la France ? Vous pesez le pour et le contre ?  

Il est difficile de lâcher la proie pour l’ombre mais la proie, avouez-le, ne vous fait plus vibrer, et l’ombre ressemble plutôt à une lumière, un phare qui pourrait guider votre quotidien.

En premier lieu, demandez-vous laquelle des options envisagées (partir ou rester) vous rapproche le plus de la personne que vous êtes vraiment. Qu’est-ce qui vous donne envie de vous dépasser, de vous lever le matin ? Quelle trace voudriez-vous laisser sur cette terre ?

Les croyances limitantes freinent vos désirs 

C’est trop risqué” vous souffle une petite  voix ?  Essayez de discriminer les risques réels, concrets, matériels, des risques dictés par votre peur. En d’autres termes, avez-vous peur de ne pas pouvoir vivre de votre activité, c’est légitime,  ou avez-vous peur du regard des autres si vous vous plantez ? Demandez-vous quelles seraient les conséquences d’un échec, à part malmener votre ego ? « Ce n’est pas le bon timing » insiste également la petite voix. Vous remettez à plus tard, sous prétexte de ne pas avoir toutes les infos ou  les bons partenaires ? Certes, vous ne pourrez pas tout contrôler et le risque O n’existe pas. On ne vous demande pas de foncer à l’aveugle mais, une fois votre business plan effectué, lancez-vous. C’est en forgeant qu’on  devient forgeron.

Il s’agit de prendre ses responsabilités, d’adopter une posture existentialiste. Pour vous aider à prendre les bonnes décisions, votre raison et/ou votre intuition, complémentaires,  sont de précieuses alliées. Cerveau gauche et cerveau droit à donf !

J’utilise personnellement avec mes clients  la thérapie de l’ACT. L’art-thérapie est un bel outil aussi : collages, écriture spontané peuvent révéler des désirs enfouis et clarifier les choix. Vous pouvez également user de la visualisation : entrez dans un état méditatif et élaborez le scénario de la réussite. Ou bien, renouez avec votre côté enfant,  inventif, intrépide qui ne craint pas l’avenir et vit dans l’ici et maintenant. Connectez-vous à vos sensations. Elles vous apporteront peut-être la bonne réponse. Le corps sait (quand il n’est pas comprimé dans un corset).

Par prudence,  fixez-vous des points avec vous-mêmes ou avec un coach afin de réévaluer vos choix. Lâche ton trapèze et attrape le suivant, dirait Olivier Clerc !

Besoin de sécurité avant tout ?

Il existe aussi des alternatives. Si vous êtes en poste, vous pouvez tenter une mobilité interne ou un temps partiel, histoire de monter votre propre entreprise, en parallèle. Je rencontre de plus en plus de personnes qui cumulent deux boulots : l’un, salarié, parfois alimentaire (principe de réalité), l’autre, en indépendant, souvent passionnel, (principe de plaisir) et qui jonglent parfaitement avec cette situation, y trouvent leur équilibre.

Ce compromis correspond souvent à un besoin de sécurité, de structure. En logique émotionnelle®, ce besoin – qui a pour émotion corolaire la peur – repose à la fois sur la sûreté (avoir un salaire fixe, des horaires, minimiser les prises de risques) et la liberté ( pouvoir créer à sa guise, décider sans s’en référer à la hiérarchie).

En vous engageant avec votre cœur, en mobilisant votre énergie et votre Soi, au-delà de la persona (du masque social), en vous appuyant sur vos valeurs, vos talents, bref, en étant bien aligné, vous mettrez toutes les chances de votre côté. Vous allez rencontrer de grands kifs et de grands moments de solitude mais n’est-ce pas cela la vie ?

A l’instant, je découvre cet article.

motivation et burn out

Maintenir la motivation et prévenir le burn-out : les 5 bonnes résolutions de la rentrée

image 4Voici les 5 bonnes résolutions pour prévenir le burn-out et soutenir la motivation. Bon, je vais enfoncer des portes ouvertes avec mes petits conseils déjà lus et vus partout. Pourtant, parfois, se les remémorer permet d’affronter avec plus d’envie et de motivation la rentrée.

Résolution 1 : ritualiser  sa journée  et s’imposer une discipline salvatrice

Pour recharger vos batteries dans la journée, avant une échéance stressante, évacuez les tensions, videz-vous la tête des ruminations incessantes, détendez votre corps, visualisez votre réussite et respirez ! Je conseille à mes patients stressés de pratiquer au bureau la cohérence cardiaque. Accordez-vous aussi une micro-sieste. Vous pouvez par exemple vous isoler un  quart d’heure. Puis, redressez-vous, relevez la tête et les épaules, trouvez une posture digne qui vous donne confiance.

C’est bête comme chou mais le bordel n’aide pas forcément à la concentration et à la motivation. Alors, n’hésitez pas à supprimer les mails inutiles (ceux qui ne servent absolument à rien à part à justifier le job des uns et des autres, à se faire mousser) et à vous désabonner des newsletters insipides. Vous pouvez aussi cleaner votre bureau d’ordi comme votre bureau matériel. Tous ces dossiers inutiles qui s’accumulent ! Ces photocopies qui endommagent notre planète ! Optez pour le O papier et utilisez le management visuel : des post-its  de couleurs et de formes différentes feront l’affaire.

Pourquoi ne pas tenir votre  journal de flow ? L’idée est de comprendre et analyser les moments de la journée qui vous procurent de l’énergie, du plaisir ou de l’ennui pour mieux vous connaître et ajuster vos actions.

Adoptez aussi une alimentation équilibrée. En cas de stress, essayer de ne pas engloutir de la « »nourriture doudou » sucrée qui favorise  les coups de pompe. Il faut savoir stabiliser sa glycémie et préférer des aliments complets. Avant un rendez-vous important, prenez un fruit et quelques amandes qui peuvent même remplacer le repas de midi. Pensez à vous hydrater toute la journée. Méditez aussi avant le repas !

Résolution N°2 : échanger les savoirs  et travailler en équipe

Il est souvent très difficile d’imposer son savoir dans l’entreprise, surtout si un chefaillon n’y est pas favorable. Pourtant, proposer à un collègue de l’aider dans une tâche et oser lui demander à notre tour de l’aide peut booster l’estime de soi, faire gagner du temps. Si vous managez une équipe, veillez à ce que vos collaborateurs progressent, montent en compétences, sans jugement à l’emporte-pièce. Même le plus démotivé a certainement une expérience à partager. (dans transmission, il y a mission). Il peut s’appuyer sur ses passions et ses valeurs par exemple pour se révéler. Plus vous aurez confiance en lui, plus vous le laisserez prendre des initiatives, plus il se sentira intégré, apprécié et deviendra « performant ». Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il n’est pas à sa juste place et souffre peut-être d’un manque de reconnaissance. Si vos Ressources Humaines sont humaines, proposez-lui de les rencontrer, de faire le point.  Il y a certainement une formation pour lui.  Parfois, un changement de job et ça repart ! Des collaborateurs heureux délivrent à tous les sens du terme. Et ce sont les meilleurs ambassadeurs de votre boite !

Même si votre  entreprise n’a pas encore  basculé d’une organisation hiérarchique du travail à un fonctionnement collaboratif, initiez au sein de votre service des groupes d’intelligence collective. Travailler en équipe stimule la créativité et l’innovation. Les échanges entre collègues incitent à la remise en question. L’union fait la force.

Résolution N°3 : oser vivre ses émotions

Evidemment, faire une crise de nerfs dans l’open space n’est pas envisageable. Mais pour autant, ne mettez pas un couvercle sur la cocotte-minute de vos émotions car, soit vous allez les refouler et exploser devant la « mauvaise » personne, soit, vous allez les transformer en bobos ou maladies psychosomatiques. Ronger son frein ne réussit à personne ! Vous pouvez :

  • Conscientiser le contexte qui a déclenché cette émotion (la situation) comme une réflexion déplacée d’un collègue.
  • Identifier précisément l’émotion et sa couleur. De la tristesse ? Oui, mais plutôt de l’accablement, de la déprime ou de la mélancolie ?
  • ressentir la sensation : comment se manifeste-t-elle ? Nœud dans l’estomac, migraine, mal de ventre…et focalisez-vous sur ce resenti plutôt que de vous apitoyer mentalement sur votre sort
  • observer votre réaction : fuite dans le mutisme, sidération, agressivité…
  • comprendre votre besoin : quel besoin se cache derrière ? Reconnaissance, sécurité. Comment pourriez-vous faire pour satisfaire ce besoin ? Prendre la parole  et le nommer, vous réfugiez dans une image positive.
  • Vous demander : est-ce la bonne émotion ? Une émotion peut en cacher une autre ! On s’en autorise certaines mais pas d’autres.
  • Evacuer l’émotion ! Soit vous vous dites ou exprimez à votre interlocuteur « je suis en colère » ou « je suis triste » ou « j’ai peur », soit, mieux, isolez-vous et extériorisez-la physiquement par un cri, des pleurs… même la peur peut être libérée physiquement.
  • Et Travailler sur vos blessures : qu’est-ce que cette émotion vient réactiver ?

 Résolution n°4: pratiquer la communication non violente  (CNV) et revendiquer vos besoins

La communication non-violente est une façon de s’exprimer sans agressivité ni rapport de force. Elle bannit le « tu qui tue » comme dirait Jacques Salomé. Vous prenez la pleine responsabilité de votre communication et de vos actes, sans accuser l’autre. Pour schématiser :

  • Décrire objectivement la situation sans juger ni interpréter
  • Exprimer vos sentiments et votre attitude par rapport à la situation si elle vous  pose problème
  • Clarifier ses besoins car votre interlocuteur ne peut pas les deviner.
  •  Faire des demandes concrètes, réalisables, précises et formulées positivement Ainsi, vous pouvez, par exemple, exprimer à votre responsable vos sentiments par rapport à une situation. Et elle implique la réciproque : écouter l’autre sans jugement et avec une (vraie) bienveillance

Résolution N°5 : accepter l’échec et dire non pour s’affirmer

Certains salariés qui me consultent sont terrorisés par un éventuel échec, en particulier les plus perfectionnistes et les hyper-sensibles. Ils ont l’horrible impression (et ce n’est pas toujours qu’une impression) qu’ils sont attendus au coin du bois par leur chef tout-puissant. Quel dommage ! L’échec fait partie de l’apprentissage, on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs ! Comme les enfants, nous apprenons de nos erreurs. Work in progress.

A quoi cela vous sert d’accepter des deadlines que vous ne pourrez pas tenir ? Une mission que vous ne maîtrisez pas ? Dire non, même à la hiérarchie, c’est faire respecter ses limites. Bien sûr, vous devez motiver votre refus mais vous sentirez la colère s’atténuer et vous serez tellement satisfait de vous affirmer !